- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Démission de Sébastien Lecornu : que va devenir l’arrêté sur les remises ?
© AFP
Démission de Sébastien Lecornu : que va devenir l’arrêté sur les remises ?
Coup de théâtre ce matin : le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron, quelques heures seulement après avoir dévoilé les premiers noms de son gouvernement. Alors qu’un arrêté crucial pour les officinaux était sur le point d’être publié, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) redoutent désormais un blocage lourd de conséquences économiques.
Nommé le 9 septembre dernier, Sébastien Lecornu aura été Premier ministre moins d’un mois. Sa chute, confirmée ce lundi 6 octobre par l’Élysée, marque un record d’éphémérité sous la Ve République.
Le gouvernement Lecornu, déjà fragilisé par les critiques dès sa formation, a implosé sous les tensions internes et la contestation des oppositions. La nomination surprise de Bruno Le Maire au ministère des Armées a mis le feu aux poudres, entraînant une fronde au sein même des Républicains, pourtant partie prenante de la coalition.
Immédiatement après sa démission, les appels à une dissolution de l’Assemblée nationale se sont multipliés. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a exigé un retour aux urnes, tandis que La France insoumise a demandé « l’examen immédiat » de sa motion de destitution du président de la République. De son côté, David Lisnard, vice-président des Républicains, a évoqué ouvertement la démission d’Emmanuel Macron.
Dans ce contexte de crise institutionnelle inédite, les dossiers techniques, dont celui de la pharmacie, se retrouvent figés.
Un arrêté au bord du blocage
Au matin du 6 octobre, les syndicats d’officinaux avaient un seul sujet en tête : la publication d’un arrêté clé pour la profession permettant la suspension de l‘arrêté du 4 août 2025 fixe les plafonds de remises commerciales sur les génériques, hybrides et biosimilaires. Selon nos informations, le texte n’est pas encore totalement finalisé et plusieurs signatures manquent toujours.
« Nous savons à quel point chaque jour compte : la profession ne peut pas se permettre d’attendre des semaines supplémentaires », alerte Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Philippe Besset, président de la FSPF, partage la même inquiétude : « Le délai de trois mois prévu dans l’arrêté devient problématique s’il n’y a pas de gouvernement pour assurer la transition. À ce stade, je n’ai aucune garantie, mais je m’engage à informer la profession dès que j’en aurai. »
Un exécutif renversé en pleine négociation
La démission surprise de Sébastien Lecornu paralyse l’appareil d’État. « Catherine Vautrin est ministre de la Santé démissionnaire, Yannick Neuder n’a plus aucune fonction », rappelle Philippe Besset. « Tout est en stand-by. »
Au-delà de l’arrêté lui-même, c’est toute la continuité des engagements qui se joue : mission conjointe de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Inspection générale des finances (IGF), révision de la rémunération officinale, avenir des préparations magistrales et des rémunérations sur objectifs de santé publique (Rosp).
Dissolution en ligne de mire
Pour Philippe Besset, l’horizon politique se précise : « Le Premier ministre a présenté la démission de son gouvernement. Nous allons rester sans Premier ministre pendant au moins un mois. Si j’en crois les sondages, le prochain chef du gouvernement pourrait être M. Bardella. Mais tout est possible, y compris un scénario Mélenchon. »
« La Bourse a déjà dévissé de 2 %. Tout le monde est dans la panade », constate le président de la FSPF.
- Rémunération des pharmaciens : une réforme majeure se prépare-t-elle ?
- Les métiers de l’officine enfin reconnus à risques ergonomiques
- Remises génériques : l’arrêté rectificatif en passe d’être publié
- Réforme de la rémunération officinale : quelles sont les propositions sur la table ?
- Paracétamol : quel est cet appel d’offres qui entraînera des baisses de prix ?
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis