Crèmes, vernis, prothèses… Que contiendra le forfait de soins contre le cancer du sein ?

Premier cancer féminin en termes de prévalence et de mortalité, le cancer du sein entraîne souvent des dépenses importantes non couvertes par l’Assurance maladie. En moyenne, une patiente doit assumer un reste à charge de 1 400 euros pour des soins complémentaires indispensables.

Le texte prévoit notamment le remboursement intégral de dispositifs tels que le renouvellement des prothèses mammaires, le tatouage médical de l’aréole et du mamelon ou encore les soutiens-gorge adaptés. Il acte également la mise en place d’un forfait spécifique, dont le montant sera défini par décret, pour financer des produits aujourd’hui non remboursés comme certaines crèmes dermatologiques ou vernis spécifiques prévenant les effets secondaires des traitements.

Vers un encadrement des dépassements d’honoraires

Le texte introduit également un encadrement des dépassements d’honoraires pour les chirurgiens pratiquant la reconstruction mammaire post-mastectomie. Ce plafond sera défini dans le cadre des négociations entre l’Assurance maladie et les représentants des médecins. Selon Yannick Monnet, rapporteur du texte et député communiste, cette mesure constitue « une avancée majeure », les frais liés aux dépassements d’honoraires représentant le premier poste de dépense non remboursé pour les patientes. Aujourd’hui, 15% des femmes concernées renoncent à cette intervention en raison de son coût.

Une mobilisation transpartisane et des témoignages poignants

Portée initialement par le député communiste Fabien Roussel, la proposition de loi avait été adoptée par l’Assemblée en mai dernier avant d’être amendée et approuvée à l’unanimité par le Sénat en octobre. La nécessité d’une adoption rapide a été largement mise en avant par les parlementaires, conscients des difficultés auxquelles sont confrontées les patientes.

Les débats ont été marqués par des témoignages personnels bouleversants. Marine Hamelet, députée du Rassemblement national, a évoqué son propre combat contre un cancer du sein diagnostiqué en début d’année 2024, soulignant les difficultés financières auxquelles de nombreuses femmes sont confrontées. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a également partagé son expérience d’un cancer détecté il y a trois ans, rappelant l’importance du dépistage.

Avec cette loi, le Parlement entend ainsi apporter une réponse concrète à une problématique de santé publique majeure, tout en favorisant un accès plus équitable aux soins pour les patientes atteintes de cancer du sein.