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Covid-19 : à quand une nomenclature pour tester sur prescription pharmaceutique ?
Depuis le 1er mars 2025, les tests de dépistage du Covid-19 en pharmacie ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie. Cette décision, annoncée dans un arrêté publié au Journal officiel du 22 février 2025, marque la fin de la période où ces tests étaient intégralement pris en charge (16,50 €) par l’Assurance maladie. Désormais, leur coût doit être assumé par les patients.
Cependant, les personnes vulnérables, âgées ou atteintes d’une affection de longue durée (ALD) continueront de bénéficier d’un remboursement, uniquement si elles réalisent leur test en laboratoire, sur prescription médicale.
« Créer une nomenclature, une nécessité »
« Pour qu’un test soit remboursé en droit commun en pharmacie, il doit figurer dans une nomenclature », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Or, cette dernière n’existe pas encore pour les officines. « Il faut d’abord une autorisation des autorités de santé, puis une négociation avec l’Assurance maladie pour définir un tarif », précise-t-il.
Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), confirme cette problématique : « Pour moi, si un médecin rédige une prescription, ça doit être bon, mais je n’ai pas encore la validation définitive ». Il ajoute : « J’attends une réponse du ministère, qui m’a déjà indiqué par téléphone cette possibilité si la prescription existait. Mais j’attends un écrit. »
Des tests triplex en ligne de mire
L’ambition ne se limite pas aux tests de dépistage du Covid.-19 « Ce qui nous intéresse, c’est d’aboutir à un test triplex détectant simultanément la grippe, le Covid-19 et la bronchiolite », souligne Philippe Besset. Pierre-Olivier Variot confirme : « Ce test est en cours d’évaluation à la Haute Autorité de santé (HAS) pour vérifier s’il est sensible et spécifique. Beaucoup de tests annoncés comme valables ne l’étaient pas. » Une position de la HAS est attendue pour définir la stratégie de dépistage.
Un rôle à redéfinir pour les préparateurs
Un autre enjeu émerge : la place des préparateurs en pharmacie. Depuis la fin des mesures dérogatoires, ils ne peuvent plus réaliser de tests, même payants. « Aujourd’hui, seuls les pharmaciens peuvent pratiquer ces actes, et ils restent à la charge du patient », regrette Philippe Besset.
L’objectif des prochaines discussions serait donc double : intégrer une nomenclature spécifique pour les tests Covid-19 et redonner un rôle aux préparateurs dans leur réalisation.
Quel calendrier ?
Si l’urgence de la crise sanitaire s’est estompée, la réflexion sur une réforme de la prise en charge des tests en officine reste d’actualité. « Nous allons travailler sur ce sujet dans les mois à venir », confirme Philippe Besset.
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