Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, se range du côté des pharmaciens

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Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, se range du côté des pharmaciens

Publié le 12 septembre 2025
Par Christelle Pangrazzi

Dans un post Facebook, le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’oppose au plafonnement des remises commerciales sur les génériques. Il alerte sur le risque de fermetures d’officines, notamment dans les zones rurales.

Dans une publication sur Facebook, Bruno Retailleau s’est exprimé sans détour contre la réforme du gouvernement. « Le décret réduisant les remises fragilise l’équilibre économique des pharmacies », a-t-il écrit, en estimant que la mesure entraînera « une multiplication des faillites et des fermetures ».

Selon lui, les territoires les plus fragiles seront les premiers touchés, en particulier les zones rurales déjà frappées par les déserts médicaux. « Les pharmacies, essentielles à l’accès aux soins de proximité, vont être confrontées à une dégradation de l’accès aux soins », a-t-il averti.

Un signal politique fort

Le décret plafonnant les remises sur les génériques, entré en vigueur cet été, vise à contenir la dépense publique. Mais il réduit mécaniquement les marges des pharmaciens, dont une part significative dépend du marché des génériques.

Dans les territoires fragiles, où l’officine demeure souvent le premier recours, la perte de revenus accroît le risque de fermetures et donc de ruptures dans l’accès aux soins.

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« Retailleau a raison, c’est une aberration »

Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO), a immédiatement réagi. « C’est très bien que Bruno Retailleau prenne enfin conscience de l’entêtement de certaines personnes dans l’entourage du Premier ministre. C’est une aberration et il a raison : il faut très vite revenir en arrière et neutraliser cet arrêté », a-t-il déclaré.

Le responsable syndical estime que cette prise de position politique vient donner du poids aux mobilisations de la profession : « Oui, il y a de gros soutiens qui arrivent, et c’est un signal clair envoyé à l’exécutif démissionnaire. »

Un dossier explosif pour le prochain gouvernement

« Le prochain gouvernement devra retirer ce décret. Ce sera un signal de bon sens et d’attention aux Français qui ont du mal à se soigner », a plaidé Bruno Retailleau.

Cette sortie, inhabituelle pour un ministre de l’Intérieur, amplifie la contestation du texte. Elle renforce la pression sur l’exécutif, alors que la profession pharmaceutique multiplie les alertes sur ses conséquences économiques immédiates.

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