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Baisses des prix des médicaments, innovation, souveraineté… les 7 chantiers du CEPS en 2025
Dans ce courrier transmis au CEPS le 5 mai, les ministres tracent une ligne directrice ferme : réduire les dépenses sans fragiliser l’accès aux soins, tout en accélérant la transition vers une politique du médicament plus stratégique. La régulation tarifaire devient un outil de pilotage industriel. Entre encadrement budgétaire, sécurisation des approvisionnements et valorisation de l’innovation, sept priorités structurent désormais l’action du comité pour 2025.
1. Accès au marché : simplifier sans lâcher la bride
L’exécutif exige du CEPS qu’il clarifie les modalités d’accès des innovations thérapeutiques au marché. Certaines dispositions de l’accord-cadre de 2021 sont jugées trop opaques ou contraignantes. En ligne de mire : l’expérimentation de l’accès direct post-HAS, encore peu utilisée, qui pourrait permettre de gagner de précieuses semaines. Mais pas question d’ouvrir les vannes sans garde-fous économiques.
2. Hybrides : une tarification sur-mesure à inventer
Ni génériques, ni biosimilaires, les médicaments hybrides peinent à trouver leur place dans la grille tarifaire actuelle. Le CEPS devra définir des mécanismes incitatifs pour favoriser leur diffusion. Enjeu : générer des économies tout en réduisant la dépendance aux fournisseurs uniques. Pour l’exécutif, il s’agit d’un segment stratégique à valoriser.
3. Prix faciaux : un ménage s’impose dans les comparateurs
Les prix faciaux – affichés publiquement – grimpent artificiellement sous l’effet de mécanismes internationaux peu transparents. Le CEPS devra revoir sa doctrine sur les pays de comparaison (actuellement Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) pour mieux coller à la réalité thérapeutique. L’objectif affiché : restaurer la lisibilité économique et la cohérence tarifaire du marché français.
4. Approvisionnement : passer du principe à l’action
Inscrite dans la LFSS 2025, la sécurité d’approvisionnement devient un critère tarifaire à part entière. Le CEPS devra désormais valoriser les industriels qui garantissent une production pérenne, notamment sur les médicaments essentiels. Une attente forte, au cœur des politiques de souveraineté sanitaire, avec une exigence d’application rapide.
5. Façonniers : une place à sécuriser dans l’appareil productif
Le gouvernement plaide pour que les sous-traitants pharmaceutiques – les façonniers – soient inclus dans les dispositifs de soutien à l’investissement. À la clé : une chaîne de production mieux consolidée, sans dérive budgétaire. Le CEPS devra veiller à articuler ces aides avec les objectifs industriels nationaux.
6. Médico-économie : vers une tarification fondée sur la preuve
Encore marginal, le recours aux évaluations médico-économiques est appelé à se généraliser. Le CEPS devra s’appuyer sur des données solides, fiables, et idéalement certifiées par un tiers pour justifier les niveaux de prix. Cette évolution marque un tournant : la valeur ajoutée thérapeutique devra désormais être objectivée pour peser dans les négociations.
7. Recherche clinique : reconstruire l’attractivité française
Le CEPS devra aussi formuler des propositions concrètes pour relancer la recherche clinique sur le territoire. Si aucun outil précis n’est fixé à ce stade, le message est clair : la France doit redevenir un terrain stratégique pour les essais, condition sine qua non de sa compétitivité industrielle et scientifique.
Le CEPS, pivot d’un pilotage économique durci
La lettre interministérielle acte un changement de paradigme. Le CEPS n’est plus seulement un organe de régulation tarifaire : il devient un instrument de stratégie industrielle. La négociation du prochain accord-cadre avec le Leem, prévue d’ici mars 2026, devra entériner cette nouvelle doctrine. Les baisses de prix ne sont plus des ajustements techniques : elles deviennent des leviers budgétaires et politiques. « Légitimes et attendues », selon les termes de la lettre, elles s’inscrivent dans une ambition plus large : rationaliser la dépense publique tout en garantissant l’accès aux traitements et la résilience de la production.
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