Au bal masqué

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Publié le 1 mai 2020
Par Audrey Chaussalet
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Notre Nation se tient debout, solidaire, dans un but commun » a déclaré le Président de la République, Emmanuel Macron, lors de son allocution du 13 avril, saluant les multiples initiatives solidaires menées par les entreprises. La chaîne du médicament ne fait pas exception à la règle ! (Lire notre enquête p. 28) Plus largement, le consommateur n’a jamais été aussi sensible à l’engagement des sociétés pour des valeurs solidaires. Un élan de solidarité nationale sur lequel la polémique autour de la vente des masques chirurgicaux fait tache.

Les différentes enseignes de la grande distribution, grandes spécialistes des volumes devant l’Éternel, ont annoncé vendre dans leurs points de vente près de 500 millions de masques FFP1 d’ici à la fin du mois de mai. Objectif : ratisser le plus large possible, pour satisfaire la demande. Dans un plan de lutte contre une pandémie, cela fait sens. La logique en temps de crise aurait pourtant voulu que les malades atteints du Covid-19, les personnes à risque et, d’une façon générale, les plus vulnérables soient servis en premier, par les pharmaciens. Une population estimée entre 17 et 18 millions, dont les besoins en masque FFP1 ont été évalués à environ 100 millions par semaine, par l’Ordre des médecins. Or, ces dernières semaines, les stocks bien trop légers des pharmaciens étaient quasi exclusivement réservés aux soignants.

La logique en temps de crise aura bien du mal à être respectée. Et le coronavirus n’aura pas raison de la querelle historique entre les pharmaciens et la grande distribution. Faut-il y voir un signe de bonne santé !

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