Affaire Urgo : dix-sept pharmaciens de la Sarthe condamnés pour cadeaux illégaux

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Affaire Urgo : dix-sept pharmaciens de la Sarthe condamnés pour cadeaux illégaux

Publié le 22 septembre 2025 | modifié le 24 septembre 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le tribunal correctionnel du Mans a condamné, vendredi 19 septembre, dix-sept pharmaciens du département pour avoir accepté des cadeaux illicites du laboratoire Urgo. Les amendes prononcées atteignent jusqu’à 75 000 euros.

Les juges sarthois ont estimé que les professionnels avaient perçu des avantages interdits comme du champagne, des bijoux de la part du laboratoire. Les praticiens étaient poursuivis pour perception non autorisée d’avantages procurés par une entreprise produisant ou commercialisant des produits de santé, un délit prévu et sanctionné par le Code de la santé publique.

Selon Me Alain Dupuy, avocat de quatre pharmaciens poursuivis, les sanctions financières « s’établissent à un niveau proche du montant des cadeaux reçus ». L’une des condamnations les plus lourdes atteint 75 000 euros, dont 35 % ferme, le reste étant assorti du sursis.

Plus d’un million d’euros déjà payé par Urgo

Ces condamnations interviennent dans le prolongement du volet judiciaire visant le laboratoire Urgo. Dès janvier 2023, le tribunal de Dijon avait infligé à l’industriel une amende de 1,125 million d’euros pour avoir mis en place ce système de gratifications illicites auprès de pharmaciens sur l’ensemble du territoire. Des cas similaires avaient notamment été documentés dans l’Aude.

Une affaire aux répercussions nationales

Le scandale Urgo a également touché des personnalités politiques. L’ancienne ministre de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo, avait été condamnée en octobre 2024 à une amende de 8 000 euros, dont 4 000 avec sursis, pour des cadeaux perçus en tant que pharmacienne avant son entrée au gouvernement.

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Ces condamnations rappellent que le régime juridique applicable aux avantages consentis aux professionnels de santé est strict : seuls les dispositifs transparents et encadrés par la « loi anti-cadeaux » peuvent être tolérés. Toute entorse expose les pharmaciens à des sanctions pénales et financières lourdes, proportionnées aux avantages reçus.

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