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Accompagnement de la fin de vie : 91 % des étudiants veulent un rôle accru du pharmacien
Selon une enquête flash conduite par l’Anepf entre le 11 et le 25 février 2024, 91 % des étudiants en pharmacie veulent jouer un rôle plus central dans la fin de vie. Aujourd’hui, dans le cadre de leur stage ou travail en officine, 34 % ont été confrontés à une situation de fin de vie. Plus de 7 sur 10 (72 %) disent n’avoir bénéficié d’aucun accompagnement psychologique ou pédagogique à la suite de ces épisodes.
Une formation jugée « insuffisante » par 87 % des étudiants
Le constat est sans appel. Pour 87 % des répondants, la formation initiale actuelle ne permet pas d’accompagner correctement un patient et ses proches en fin de vie. L’enquête – avec 382 réponses exploitables – pointe un déficit d’enseignement sur des notions pourtant fondamentales comme les directives anticipées, la sédation profonde et continue jusqu’au décès, ou encore le rôle de la personne de confiance.
Les propositions portées par l’Anepf incluent l’introduction de modules de simulation, l’enseignement des principes éthiques dès le début du cursus, et la création de supports pédagogiques à destination des étudiants comme des maîtres de stage. « Il serait intéressant d’avoir des cours sur le sujet avec un psychologue, pour mieux comprendre comment accompagner un patient et prendre du recul en tant que soignant », propose un étudiant cité dans la note.
Une proximité avec les patients, trop peu reconnue
Le rôle du pharmacien de proximité est encore trop souvent ignoré dans les politiques de santé publique. En officine, les étudiants observent que « certains patients n’osent pas tout dire à leur médecin mais se livrent plus facilement à leur pharmacien ». Une situation corroborée par les témoignages : les proches aidants, épuisés, trouvent parfois au comptoir un lieu d’écoute informelle mais essentielle.
La note de l’Anepf insiste sur l’importance d’intégrer les pharmaciens aux dispositifs d’annonce de pathologie grave, d’affichage de ressources (infographies, protocoles, informations sur les aides financières ou psychologiques), mais aussi aux modalités de dispensation de substances létales, si le projet de loi venait à les autoriser. À ce jour, le pharmacien n’est même pas mentionné dans le texte législatif. « Or sa place est prédominante », souligne l’association.
Une profession exposée, peu préparée et en demande de reconnaissance
Le débat sur la fin de vie, relancé par la Convention citoyenne de 2023, met en lumière l’évolution attendue du rôle du pharmacien. Mais ce rôle ne pourra être pleinement exercé sans un accompagnement adapté : 90 % des étudiants estiment que les dispositifs actuels sont insuffisants pour soutenir les professionnels exposés à ces situations complexes, tant sur le plan éthique que psychologique.
En toile de fond, une revendication émerge avec clarté : la reconnaissance législative du pharmacien comme acteur à part entière de la fin de vie. « Inclure le pharmacien dès l’annonce d’une pathologie grave », « garantir la disponibilité de la substance létale sous sa responsabilité » ou encore « intégrer la pharmacie dans l’article 6 de la loi » sont autant de propositions concrètes formulées par les étudiants. La nouvelle génération est prête à agir… en attente d’un cadre.
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