50 médecins corses se déconventionnent : ils avaient prévenu, ils l’ont fait !

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50 médecins corses se déconventionnent : ils avaient prévenu, ils l’ont fait !

Publié le 3 mai 2024
Par Christelle Pangrazzi
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33 médecins du grand Bastia et 17 de Porto-Vecchio se déconventionnent de l’Assurance maladie. Motif de la rupture ? Les absences de revalorisation financière de la consultation et d’une indemnité « montagne ».

Samedi 4 mai, l’Assurance maladie de Corse recevra le courrier de 50 médecins choisissant de se déconventionner. « Cela représente près de 50 % des médecins généralistes sur Bastia et 61 % sur la région de Porto-Vecchio. D’autres déplaquent ou prennent leur retraite anticipée », explique ML Corsica, le collectif des médecins libéraux insulaires.

Absence de reconnaissance des spécificités insulaires

Leur décision découle, en partie, de l’absence de reconnaissance de la spécificité « île montagne » de la Corse dans la convention médicale. Les généralistes insulaires ont pourtant tenté de faire valoir leur condition d’exercice : nombreuses visites à domicile, patientèle âgée, route de montagne. « L’île doit bénéficier de mesures identiques à celles des DOM-TOM, à savoir une majoration des actes cliniques et des actes techniques, soit d’un accès au secteur 2 pour tous. Il en va de l’attractivité de la médecine libérale en Corse qui conditionne l’accès aux soins de nos patients. Toute collaboration est impossible sans ce préambule », explique le syndicat Union française pour une médecine libre (UFML-syndicat).

6 000 lettres d’intentions de médecins demandant à se déconventionner

L’UFML-syndicat soutient ces déconventionnements massifs. Depuis mars, il appelle l’ensemble de ses membres à se déconventionner. Aujourd’hui, un peu moins de 6 000 lettres d’intention de déconventionnement sont consignées chez un huissier. Elles seront présentées à l’Assurance maladie en septembre prochain en vue de faire pression dans le cadre des négociations conventionnelles. Les médecins généralistes réclamant une revalorisation de la consultation à 50 euros.

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