39 % des Français ont déjà sollicité leur pharmacien pour éviter de payer une consultation

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39 % des Français ont déjà sollicité leur pharmacien pour éviter de payer une consultation

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Publié le 12 septembre 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Un sondage Ifop pour les pharmacies Lafayette s’est penché sur l’accessibilité aux soins des Français et la manière dont le pouvoir d’achat en berne impacte leur santé. Les résultats sont plutôt alarmants.

Inflation, stagnation des salaires… Le pouvoir d’achat en berne des Français impacte désormais les dépenses de santé. Ainsi, 38 % des Français estiment complexe la prise en charge toute ou partie du prix des traitements ou médicaments délivrés sur ordonnance. Plus d’un tiers ont même déjà sollicité leur pharmacien pour éviter de payer une consultation chez un médecin. De plus, 36 % ont déjà renoncé à acheter un médicament ou un traitement parce qu’il n’était pas remboursé ou mal remboursé.

Une hausse de la franchise médicale difficile à absorber pour les ménages

Six Français sur dix (59 %) ont le sentiment que leurs dépenses de santé ont plutôt augmenté ces dernières années. La hausse symbolique de la franchise médicale depuis le 31 mars dernier, lors d’un achat de médicament ou de préparation effectuée par le pharmacien, est ainsi jugée illégitime par près des deux tiers des Français (61 %).

Une difficulté d’accès aux médecins…

Autre problème de taille : la difficulté d’accès au corps médical. 72 % des Français considèrent comme difficile, voire très difficile, l’obtention de rendez-vous médicaux près de chez eux. Pire : 86 % jugent complexe, voire très complexe, d’obtenir un rendez-vous dans un délai répondant à leur état de santé. Plus de quatre Français sur dix ont déjà renoncé à se rendre chez le médecin en raison des difficultés à obtenir un rendez-vous rapidement (44 %) ou près de chez eux (40 %).

… mais pas aux pharmaciens

L’officine constitue donc un relais important : 42 % se sont reportés sur le pharmacien pour un conseil de santé lorsqu’ils ont dû renoncer au médecin faute de disponibilités. Pour les plus jeunes (18-24 ans), le pharmacien est directement le premier professionnel de santé accessible en cas de besoin d’un conseil immédiat (67 %), loin devant le médecin (54 % de citations). Les 25-34 ans, eux, privilégient d’abord le médecin, comme l’ensemble de la population.

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La pénurie de médicaments au cœur des défis du pharmacien

Pour plus de six Français sur dix (63 %), la lutte contre la pénurie et la rupture de certaines molécules ou médicaments apparaît comme le principal défi auquel doivent tenter de répondre les pharmacies dans les prochaines années. 44 % mettent aussi en lumière la nécessité de lutter contre l’augmentation du prix des médicaments non remboursés et des produits en parapharmacie. Enfin, 29 % souhaitent voir se développer davantage la sensibilisation et la prévention sur les grands enjeux de santé publique, et 16 % la poursuite de la digitalisation des services de santé.

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