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© Getty Images - Sick patient sitting on chair at hospital
292 € par an, le reste à charge des patients a encore augmenté
En 2024, le reste à charge des ménages progresse légèrement pour atteindre 292 € par habitant, selon la Drees. Derrière ce chiffre, une hausse alimentée par le doublement des franchises, la baisse de certains remboursements et la persistance de postes faiblement couverts.
La dépense courante de santé au sens international (DCSi) s’élève à 333 milliards d’euros en 2024, soit 11,4 % du PIB, un niveau stable par rapport à 2023. Sa croissance (+ 3,6 %) reste parmi les plus faibles d’Europe.
La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) atteint 255 milliards d’euros, dont :
– 120,8 milliards pour les soins hospitaliers (47 %) ;
– 77,8 milliards pour les soins ambulatoires ;
– 56,2 milliards pour les biens médicaux, dont 34,5 milliards de médicaments en ambulatoire.
Un reste à charge en progression
La part de la CSBM financée directement par les ménages grimpe à 7,8 %, soit 19,9 milliards d’euros (+ 0,1 point sur un an). Rapporté à la population, cela représente 292 € par habitant, contre 276 € en 2023.
Trois facteurs principaux expliquent cette évolution :
– le doublement des franchises et participations forfaitaires,
– la réduction de certains remboursements publics,
– la prise en charge croissante des ALD, qui accroît la part du financement par l’Assurance maladie et atténue en partie la hausse.
Médicaments : un reste à charge stable mais contrasté
Sur le poste des médicaments de ville, la part financée par les ménages reste stable à 12,6 % de la dépense, soit 4,3 milliards d’euros. Mais cette stabilité masque deux tendances opposées :
– la montée en puissance des médicaments onéreux pris en charge à 100 % en ALD, qui réduit le reste à charge,
– le poids persistant des médicaments non remboursables, représentant encore 8 % de la consommation en 2024.
Complémentaires : un rôle accru
La part de la CSBM financée par les organismes complémentaires atteint 12,8 %, soit 33 milliards d’euros (+ 0,3 point). À l’inverse, celle financée par les administrations publiques recule de 0,5 point, à 79,4 % (202 milliards).
Une soutenabilité sous tension
Si le reste à charge des ménages demeure faible en comparaison européenne, la hausse de 2024 interpelle. Pour les pharmaciens, elle illustre un paradoxe : la dépense médicamenteuse globale s’accélère (+ 5,5 %), mais le reste à charge direct sur les médicaments reste stable, tandis qu’il augmente pour l’ensemble des soins.
L’Assurance maladie continue de jouer son rôle protecteur, mais les réformes récentes traduisent un glissement progressif de l’effort vers les ménages et les complémentaires santé.
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