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- 1 550 euros de reste à charge : pourquoi ce n’est qu’un début ?
© Getty Images - Closeup over the shoulder front view of late 50's female doctor auscultating a mid 20's woman's breath by using a stethoscope.
1 550 euros de reste à charge : pourquoi ce n’est qu’un début ?
Alors que les débats ont commencé au Parlement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS ) pour 2025, France Assos Santé alerte sur le montant des restes à charge liés à la santé des personnes malades, en situation de handicap ou de perte d’autonomie.
1 557 € : c’est le montant moyen des restes à charge par an et par personne, selon l’enquête menée par France Assos Santé entre le 12 septembre et le 14 octobre 2024. Réalisée par la société Sanoia, l’étude a impliqué 3 100 personnes souffrant de maladies chroniques, de handicaps ou de perte d’autonomie. Ce montant peut atteindre jusqu’à 8 200 € pour les 10 % des répondants ayant les frais de santé les plus élevés.
Des restes à charge «invisibles» de plus en plus conséquents
En 2019, lors d’une précédente enquête, le reste à charge moyen était de 1 000 € par an et par personne, soit une hausse de 50 % en cinq ans ! « Ces restes à charge comprennent des crèmes, des lotions, et divers matériels de soin permettant d’apaiser les effets secondaires des traitements », explique Féreuze Aziza, chargée de mission nationale Assurance Maladie pour France Assos Santé.
Ces restes à charge s’ajoutent aux dépassements d’honoraires, franchises, participations forfaitaires, forfait journalier, etc., dont le montant moyen s’élève à 250 € par an et par personne, d’après la Drees, et à 800 € pour les personnes en affection de longue durée. Au total, ces frais cumulés dépassent donc les 2 000 € par an et par personne.
Un renoncement aux soins
Ce surplus n’est pas sans conséquence. Toujours selon les premiers résultats de l’enquête, plus de la moitié des répondants (53,2 %) déclarent avoir dû renoncer à des soins ou prestations pour des raisons financières. Parmi eux, 44 % se sont privés de produits qui leur auraient permis de mieux vivre avec leur maladie, leur handicap ou leur perte d’autonomie, et 40 % ont renoncé à un soutien psychologique.
Des propositions au PLFSS pour 2025 qui aggravent la situation
« Certaines propositions inscrites dans le PLFSS pour 2025 visent à augmenter le ticket modérateur. C’est une très mauvaise nouvelle, qui va à l’encontre de l’intérêt des patients. Nous risquons ainsi d’aggraver encore davantage le reste à charge », souligne Féreuze Aziza.
Selon l’association, d’autres options plus pertinentes sont envisageables, comme la taxation des produits nuisibles à la santé, tels que l’alcool, le tabac, les sodas ou la malbouffe. « Ces taxes permettraient, à terme, une prise en charge forfaitaire annuelle des malades en fonction de leur situation », conclut Féreuze Aziza.
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