Pharmaciens ruraux : leurs paradoxes sur les nouvelles missions vus par l’APR

© Une pharmacie à la campagne - Edouard Hannoteaux

Pharmaciens ruraux : leurs paradoxes sur les nouvelles missions vus par l’APR

Publié le 10 juin 2019
Par Francois Pouzaud
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L’enquête de l’Association de pharmacie rurale (APR) sur « l’état de ses troupes » est chaque année l’occasion d’actualiser le profil type du pharmacien rural, de mieux connaître son environnement socioprofessionnel et sa manière d’exercer. Focus sur les nouvelles missions et nouveaux modes d’exercice.

Les entretiens pharmaceutiques semblent lentement mais sûrement faire leur chemin. A la question « Avez-vous pratiqué des entretiens AVK ? », la réponse est « non » pour 45 % contre 62 % en 2018. 

Malgré une motivation faible à moyenne pour 59 % des répondants et seulement forte pour 5 % d’entre eux, les entretiens asthme progressent également puisque les « non » passent de 84 % en 2018 à 64 % en 2019. 

Les bilans partagés de médication font une timide percée en milieu rural puisque seulement 20 % ont déclaré en avoir réalisé. 

Quant à la motivation générale concernant les nouvelles missions, elle qui était déjà faible semble s’essouffler : 72 % (contre 84 % en 2018) estiment que les nouvelles missions vont se développer et 53 % (61 % en 2018) y sont favorables. 

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S’ils ont conscience que leur rôle est indispensable dès lors qu’il est recentré sur le cœur du métier et que, tout particulièrement en campagne, la pharmacie est le premier recours le plus pertinent, les pharmaciens ruraux ne se sentent pas plus que cela impliqués dans l’exercice coordonné. Qu’il s’agisse d’une maison de santé pluridisciplinaire (MSP), d’une équipe de soins primaires (ESP) ou d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), 6 pharmaciens ruraux sur 10 ne se sentent pas impliqués, 20 % le sont et 20 % n’ont pas d’avis tranché sur la question. Les scores d’intention de s’équiper pour la télémédecine sont du même tonneau : seulement 22 % envisagent cette solution notamment pour lutter contre les déserts médicaux. Néanmoins, 20 pharmaciens déclarent avoir déjà délivré des ordonnances de télémédecine. 

Cette apparente frilosité pour les nouvelles missions ne rejaillit pas sur le moral des pharmaciens ruraux qui gardent une vision positive de l’avenir à 28 % et « moyenne » à 43 %. Mieux encore, 48 % considèrent que la pharmacie rurale à plus d’avenir que les autres types d’officines.

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