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L’Ordre des pharmaciens appelle à revoir le modèle de valorisation de la biologie médicale

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L’Ordre des pharmaciens appelle à revoir le modèle de valorisation de la biologie médicale

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Publié le 11 avril 2025 | modifié le 14 avril 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Remise en cause du système de valorisation, reconnaissance de la prestation intellectuelle, reconfiguration du rôle du biologiste médical,  la section G de l’Ordre des pharmaciens appelle à un sursaut politique.

Réduite à une logique de volume, la valorisation de la biologie médicale française est en crise. Tel est le constat que dresse la section G du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, dans un livre blanc dévoilé jeudi 10 avril. Ce document, fruit d’une réflexion collective des biologistes médicaux, formule 13 propositions structurantes pour « refonder la biologie médicale au service du patient » et appelle les pouvoirs publics à engager une réforme de fond.

Un triptyque de crise : qualité, modèle économique, démographie

Pour Philippe Piet, président de la section G, la biologie médicale traverse une « crise sans précédent », alimentée par trois dynamiques convergentes : une dégradation de la qualité du service médical rendu, une économie à bout de souffle, et une démographie en berne. La concentration des plateaux techniques et la fermeture de sites ont contribué à raréfier l’offre de proximité, tandis que les contraintes administratives croissantes découragent les vocations. « Le modèle actuel, basé sur la cotation d’actes analytiques, ne permet ni de financer l’innovation, ni de récompenser l’intelligence clinique du biologiste », souligne Philippe Piet. En réponse aux baisses de cotation, l’unique variable d’ajustement demeure l’augmentation du nombre d’actes — un levier jugé inadapté et peu soutenable.

Redonner sa place à la prestation intellectuelle

Le livre blanc défend un changement de paradigme : sortir d’un modèle productiviste pour reconnaître la valeur de la prestation intellectuelle. Cela passe, selon la section G, par l’introduction d’une rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) – notamment dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance ou l’optimisation des prescriptions. « La valorisation du raisonnement clinique du biologiste est une condition pour intégrer pleinement la biologie médicale dans les parcours de soins », insiste Philippe Piet. L’Ordre propose ainsi la création d’un statut de « biologiste médical référent », garant d’un suivi personnalisé du patient.

Biologie de proximité : encadrer, structurer, formaliser

Autre priorité : la réaffirmation du rôle de proximité du biologiste médical. Le livre blanc préconise l’instauration d’un cadre contraignant de prise en charge, accompagné d’une liste d’examens urgents assortis de délais de rendu et d’horaires adaptés. Il s’agit de garantir la réactivité du service biologique en lien avec les services d’accès aux soins (SAS), dans une logique d’efficience clinique.

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