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Les médecins sont les nouveaux alliés de l’automédication
Deux enquêtes présentées début février confirment la nouvelle tendance des médecins à laisser plus de place à l’automédication, voire à la conseiller. De leur côté, les Français sont également plus enclins à se soigner seuls…
Pour la deuxième année consécutive, le marché de l’automédication (médicament non prescrit, non remboursé, conseillé et vendu par le pharmacien) progresse (+ 3,3 % en valeur en 2016, source : Afipa-OpenHealth). Mais, à la différence des années précédentes où ce marché était dynamique en raison de la pathologie hivernale (grippe), la croissance de l’automédication semble cette fois-ci reposer sur des bases plus solides.
Les deux dernières enquêtes OpenHealth/Afipa et Ipsos/Pierre Fabre, présentées en février 2016, le démontrent : les Français sont prêts à gérer seuls des problèmes de santé simples et les médecins, enclins à les accompagner dans la pratique d’automédication. Ainsi, selon la première enquête citée, 41 % des médecins généralistes se disent prêts à conseiller à leurs patients d’aller voir directement leur pharmacien pour obtenir des conseils et un traitement, et 47 % à leur donner des conseils par téléphone sur le traitement à prendre.
Ces réponses sont révélatrices de la nouvelle attitude plus favorable des médecins à l’égard de l’automédication, qu’ils voient comme un moyen de désengorger leurs cabinets médicaux.
Ce transfert des patients vers la pharmacie est une réalité croissante. Dans l’enquête Ipsos/Pierre Fabre, un Français sur trois déclare avoir déjà été orienté par son médecin sur les médicaments à prendre la prochaine fois que des symptômes identiques se présentent pour un problème de santé bénin, tandis que 15 % ont déjà été conseillés par téléphone.
En outre, deux tiers d’entre eux aspirent à se soigner rapidement, mais ne peuvent plus compter sur les médecins qui se recentrent sur les cas graves et les maladies chroniques.
Ces changements de comportement des médecins et des patients qui leur font confiance vont de pair. Par la force des choses, l’autonomie des patients dans la prise en charge des maux bénins se renforce et accroît le rôle du pharmacien en tant que professionnel de santé de premier recours.
A défaut de volonté politique de développer l’automédication en France, c’est donc la réforme du parcours de soins, organisée par les pharmaciens et leurs alliés médecins, qui sera à l’origine d’une croissance durable de ce marché. §
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