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Infirmier, pharmacien, médecin : la grande redistribution des rôles
Un texte jugé essentiel par la profession, selon John Pinte, président du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), qui souligne que cette évolution était attendue « depuis plus de 10 ans ».
Face à la désertification médicale, cette réforme apparaît comme une nécessité. En renforçant les compétences des infirmiers et en fluidifiant la coordination avec les médecins et les pharmaciens, elle vise à améliorer l’accès aux soins sur tout le territoire.
Des missions redéfinies et un diagnostic infirmier reconnu
L’article 1er de la loi restructure le rôle des infirmiers autour de sept missions principales :
– réalisation de soins curatifs, palliatifs et relationnels ;
– suivi du parcours de santé et orientation des patients ;
– prévention, dépistage et éducation thérapeutique ;
– formation des pairs ;
– recherche clinique et en soins infirmiers ;
– conciliation médicamenteuse ;
– soins relationnels.
Deux avancées majeures sont introduites : la consultation infirmière et le diagnostic infirmier. « Cela permet de redonner du sens au métier », insiste John Pinte. « Aujourd’hui, nous avons une liste d’actes que nous pouvons réaliser, mais cela ne correspond plus à la réalité du terrain ni aux besoins de la population. »
Un cadre juridique qui évolue sans concurrencer les médecins
La réforme vise à renforcer la coopération entre professionnels de santé sans empiéter sur les compétences des médecins. « La consultation infirmière est complémentaire à celle du médecin », précise John Pinte. Elle pourrait concerner l’éducation à la santé, la prise en charge des pathologies chroniques, la gestion des plaies ou l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie.
Prescriptions encadrées
Concernant la prescription, elle sera limitée à une liste de produits de santé, à définir par arrêté et réévaluée tous les trois ans. « Nous ne cherchons pas à prescrire tout et n’importe quoi », tempère John Pinte, « mais simplement à améliorer la prise en charge des patients, notamment pour des examens complémentaires comme l’hémoglobine glyquée chez un diabétique ».
En outre, le droit de prescription limité pourrait également simplifier le parcours du patient, notamment pour les pansements spécifiques ou certains dispositifs médicaux. « Nous avons déjà un droit de prescription pour certains dispositifs, mais pas pour les pansements contenant un principe actif. Pourtant, nous sommes souvent les mieux placés pour juger de leur nécessité », ajoute-t-il.
Enfin, la question des vaccins reste en suspens. « Si nous devions avoir un seul médicament en cabinet, ce seraient les vaccins », affirme John Pinte. « Cela permettrait de vacciner directement les patients sans passer par une prescription et une délivrance en pharmacie. » Cette mesure soulèverait toutefois des problèmes de logistique et de conservation.
Une meilleure coordination avec les pharmaciens pour optimiser la prise en charge
L’une des avancées attendues concerne la conciliation médicamenteuse, qui pourrait renforcer la coordination entre infirmiers et pharmaciens. « Aujourd’hui, il est difficile d’indiquer au pharmacien de ne pas délivrer certains médicaments en fonction de l’état du patient, car nous n’avons pas d’outil formel pour cela », explique John Pinte. « La plupart du temps, cela repose sur des messages informels ou des post-it. Cette réforme pourrait permettre de mieux encadrer cette collaboration et éviter le gaspillage médicamenteux. »
Enfin, la question des vaccins reste en suspens. « Si nous devions avoir une seule catégorie de médicament en cabinet, ce seraient les vaccins », affirme John Pinte. « Cela permettrait de vacciner directement les patients sans passer par une prescription et une délivrance en pharmacie. » Cette mesure soulèverait toutefois des problèmes de logistique et de conservation.
Une ouverture aux infirmiers en pratique avancée
L’article 2 élargit les champs d’intervention des infirmiers en pratique avancée (IPA), qui pourront exercer en PMI, en santé scolaire et en aide sociale à l’enfance. Toutefois, l’absence de mesures sur la rémunération inquiète la profession.
Des actes revalorisés
« Nos actes n’ont pas été revalorisés depuis 15 ans », rappelle John Pinte. « Le ministre de la Santé a annoncé l’ouverture de négociations à la rentrée de septembre, mais nous souhaitons qu’elles démarrent plus tôt ».
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