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Coupe budgétaire, fermetures : Annie Ernaux et Judith Godrèche dénoncent les attaques contre le Planning familial

© Getty Images

Coupe budgétaire, fermetures : Annie Ernaux et Judith Godrèche dénoncent les attaques contre le Planning familial

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Publié le 17 juin 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Alors que plusieurs départements et régions réduisent brutalement leurs subventions, le Planning familial alerte sur une dégradation sans précédent de ses capacités d’action. Plus de 70 personnalités, dont Annie Ernaux et Judith Godrèche, ainsi que 150 associations, appellent à défendre les droits à la santé sexuelle et reproductive.

Drôme, Loiret, Pays de la Loire… En quelques semaines, plusieurs collectivités ont annoncé des coupes drastiques dans leurs financements au Planning familial, menaçant la continuité des actions de prévention, d’écoute et d’accueil assurées sur le terrain depuis près de 70 ans.

Dans la Drôme, le conseil départemental prévoit la fermeture de 7 centres de santé sexuelle sur 12 et une baisse de 20 % des subventions. Dans le Loiret, la diminution annoncée est de 47 000 euros, soit deux postes supprimés. La présidente de la région Pays de la Loire a, elle, supprimé purement et simplement toutes les subventions régionales.

Des décisions aux effets immédiats : annulations d’actions éducatives, fermetures partielles ou totales d’antennes, perte de services pour les publics les plus vulnérables.

Une réponse inégalitaire face à une urgence sanitaire

Ces coupes interviennent dans un contexte de recrudescence des IST, d’augmentation des violences sexistes et sexuelles, et de forte demande d’accompagnement des jeunes, des femmes et des personnes LGBTQIA + « On coupe les moyens d’agir, alors que les besoins explosent », déplore l’association.

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Chaque année, le Planning familial accompagne près de 500 000 personnes, grâce à un réseau de 82 antennes locales, 2 000 salarié·es, militant·es et bénévoles, et une offre de services gratuite, anonyme et inconditionnelle. Ces baisses budgétaires, souligne le communiqué collectif, ne sont ni neutres ni techniques, mais traduisent des choix politiques ciblant directement les droits sexuels et reproductifs.

Une mobilisation large et déterminée

Plus de 70 personnalités et 150 organisations signent un appel de soutien, dont les écrivaines Annie Ernaux, Pauline Harmange, la comédienne Judith Godrèche, la militante Rokhaya Diallo, les actrices Julie Gayet, Laure Calamy, ou encore la réalisatrice Ovidie.

Leur message est clair : « Réduire les financements du Planning, c’est remettre en cause l’accès à la contraception, à l’avortement, à la prévention des IST et à la prise en charge des violences sexuelles. » Ce qui se joue aujourd’hui, ajoutent-elles, ce n’est pas une simple ligne budgétaire, c’est une bataille pour les droits humains.

Une dynamique internationale préoccupante

Ce recul ne s’inscrit pas dans un vide : à l’échelle mondiale, les droits sexuels et reproductifs sont en danger, avertit le Planning. Le projet 2025, porté par les ultra-conservateurs américains autour de Donald Trump, prévoit un démantèlement systématique des politiques de santé sexuelle. Un rapport de l’IPPF estime que cela provoquerait, dans les quatre ans à venir, près de 4 000 décès maternels supplémentaires, 3,1 millions de grossesses non désirées et plus de 750 000 avortements non sécurisés.

La France, malgré des avancées notables comme l’inscription de l’IVG dans la Constitution ne serait pas à l’abri d’un glissement si les associations de terrain venaient à manquer de moyens.

Un appel clair : ne touchez pas au Planning

« Nos corps, nos choix, nos droits », martèle le mot d’ordre lancé par les signataires. Derrière le Planning, c’est l’autonomie, la dignité et l’égalité d’accès aux soins que les coupes budgétaires mettent en péril. Pour les militants et les professionnels mobilisés, la défense du Planning familial est un impératif de santé publique autant qu’un acte politique.

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