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« Balance ton gaspi » : 123 millions d’euros gaspillés chaque mois
Pansements, bandes compressives, matériel de perfusion, sondes urinaires, médicaments… Des dizaines de sacs et de cartons de produits et de matériel médical gaspillés sont exposés aujourd’hui à la vue des passants, dans des villes comme Marseille, Bordeaux ou Strasbourg. « Ces monticules de produits choquent forcément. C’est le but de notre opération : montrer l’ampleur du gaspillage et provoquer une prise de conscience, des patients mais aussi des professionnels de santé », explique Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière.
Un coût estimé à 123 millions d’euros mensuels
Le syndicat organisateur estime le coût du gaspillage de produits médicaux à 123 millions d’euros par mois. « Ce chiffre ne concerne que ce que les infirmiers ont pu récolter chez leurs seuls patients. Il est fort probable que le gaspillage soit plus important », estime l’infirmière. Plusieurs paramètres expliquent ce gâchis : la non-observance du patient ou sa volonté de constituer un stock de produits, la surprescription et la surdélivrance, mais aussi les conditionnements des industriels, peu adaptés aux posologies prescrites. « Il y a aussi le cas des dispositifs médicaux prescrits systématiquement, notamment par les hôpitaux et les cliniques, comme des pansements aux dimensions et au type inadaptés à l’usage des patients, et pour lesquels il faut faire une nouvelle ordonnance », déplore Ghislaine Sicre.
La première édition de « Balance ton gaspi » a permis d’ouvrir la discussion sur le sujet avec l’Assurance maladie. « La Cnam a mis en place un service dédié. Nous avons régulièrement des groupes de travail Sobriété et pertinence. C’est grâce à ce travail qu’un arrêté limite depuis le premier avril la première délivrance de pansements à sept jours de traitement. C’est une bonne chose mais il faut aller plus loin. » Pour la présidente de Convergence infirmière, l’implication de tous les professionnels de santé est nécessaire, « pour imaginer ensemble des filières de recyclage et de réemploi des produits gaspillés. »
Revaloriser le travail des infirmiers
Ghislaine Sicre souhaite également que les infirmiers libéraux puissent proposer une consultation « en post-opératoire, par exemple, pour évaluer les réels besoins du patient avant toute délivrance de nouveaux produits et matériels. L’argent économisé sur le gaspillage pourrait servir à financer cette consultation. Nous voudrions également que nos honoraires soient revalorisés. Nous faisons le pansement à 6,30 euros bruts depuis 2009 », regrette la syndicaliste.
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