Chikungunya : un vaccin dangereux ?

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Chikungunya : un vaccin dangereux ?

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Publié le 28 avril 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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Alors que deux Réunionnais ont subi des effets indésirables graves et qu’un troisième est décédé des suites de la vaccination contre le Chikungunya, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appelle à une suspension totale des injections vaccinales le temps de l’investigation. Le ministre de la Santé conseille quant à lui de continuer à vacciner les personnes de moins de 65 ans.

Faut-il continuer à vacciner contre le chikungunya ? Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a appelé à « suspendre totalement » la vaccination à la Réunion, suite aux doutes soulevés par « trois événements indésirables graves » dont un décès, survenus la semaine dernière. Les autorités sanitaires avaient annoncé, samedi, qu’elles retiraient les personnes de 65 ans et plus de la campagne de vaccination. Le lien de causalité avec le vaccin Ixchiq du laboratoire Valneva a été jugé « très vraisemblable » par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui a toutefois décidé de poursuivre la vaccination des 18-65 ans.

Une attitude gouvernementale mesurée

Pour Philippe Besset, il serait cependant préférable de suspendre la vaccination « le temps de l’investigation. Ce vaccin a été injecté à des dizaines de milliers de personnes sans aucun problème, donc c’est normalement un vaccin sûr. Mais on ne doit pas avoir de doutes. C’est la raison de ma demande. » Pour mémoire, les pharmaciens ont été autorisés à vacciner contre le chikungunya, au début du mois d’avril.

D’ores et déjà, Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, a rappelé qu’au vu des recommandations de la Haute Autorité de santé, la vaccination pouvait se poursuivre pour les 18-65 ans, notamment ceux souffrant d’insuffisance rénale, d’insuffisance cardiaque, de diabète, d’insuffisance respiratoire et d’obésité. « Lors de la précédente épidémie de chikungunya à la Réunion, 250 personnes étaient décédées. À l’heure actuelle, il y en a eu neuf. La vaccination sauve des vies », a-t-il souligné.

Interrogé sur une commercialisation éventuellement trop rapide du vaccin Ixchiq, le 28 avril, lors d’une réunion de présentation de la Semaine européenne de la vaccination, Grégory Emery, directeur général de la Santé, a rappelé que « toutes les étapes de validation avaient été respectées ».

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Nouveau vaccin

Un autre vaccin, Vinkumya de Bavarian Nordic, a récemment obtenu un avis positif de l’Agence européenne des médicaments (EMA), et pourrait prochainement arriver à la Réunion. En attendant, la campagne de vaccination subit un sérieux coup d’arrêt, la population craignant les risques d’effets secondaires.