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Vaccination : comment gérer la douleur au point d’injection
Parmi les effets indésirables de la vaccination les plus fréquents, la douleur liée à la piqûre peut parfois surprendre les patients. Immédiate ou différée, légère ou plus marquée selon les produits, elle mérite d’être anticipée et bien expliquée pour favoriser l’adhésion à ce geste de prévention.
Douleur immédiate : une réaction mécanique
La douleur ressentie immédiatement après l’injection est principalement liée à l’acte lui-même : pénétration de l’aiguille, voie intramusculaire, technique employée, etc. Certains vaccins sont réputés plus douloureux sur le moment, comme ceux contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (M-M-RvaxPro), contre le papillomavirus humain (Gardasil 9), antipneumococcique (Prevenar) et contre le zona (Shingrix).
Douleur différée : une réponse immunitaire normale
Certaines réactions locales peuvent apparaître plusieurs heures après la vaccination, généralement dans les 24 à 48 heures. Elles sont le plus souvent d’origine inflammatoire, limitées et guérissent spontanément : douleur sourde ou lancinante au point d’injection, rougeur, induration, chaleur locale ou gêne fonctionnelle, surtout lorsque l’acte a eu lieu dans le bras non dominant, etc. Cette réponse du système immunitaire est attendue face à l’antigène ou à l’adjuvant vaccinal. Pour les vaccins vivants, ces manifestations surviennent plusieurs jours après l’injection.
Cette douleur différée peut être plus marquée avec des vaccins contenant des adjuvants, comme notamment l’aluminium dont l’objectif est de provoquer une inflammation locale et l’afflux des cellules du système immunitaire. C’est le cas, par exemple, des vaccins contenant les valences diphtérie et tétanos ou ceux contre l’hépatite B.
Bien communiquer
Tenir un discours rassurant et pédagogique est déterminant dans l’appréhension du geste vaccinal. L’explication des causes de la douleur, l’anticipation des réactions locales et la mise en place de mesures simples contribuent à améliorer l’expérience vaccinale et à renforcer la confiance des patients dans la vaccination.
Les bons gestes pour limiter la douleur
Inviter le patient à s’asseoir et à relâcher complètement son bras pour éviter une contraction musculaire au moment de la vaccination.
Utiliser une aiguille adaptée selon la morphologie du patient (calibre, longueur) afin de permettre une injection strictement intramusculaire. Le dépôt de produit dans le tissu sous-cutané est responsable de réactions inflammatoires locales indésirables.
Désinfecter la peau au niveau du site d’injection et attendre 30 secondes à 1 minute pour que l’antiseptique ait le temps de faire son effet et que le patient ne ressente pas le picotement lié à l’alcool au moment de l’injection.
Réaliser l’injection à 90° par rapport au plan de la peau.
Ne pas réchauffer le vaccin entre ses mains avant l’administration. Ne pas purger l’air contenu dans la seringue jusqu’à l’aiguille, car ce geste peut favoriser les réactions locales en créant, au passage de l’aiguille, un dépôt de produit ainsi qu’une perte d’antigène vaccinal.
Ne pas aspirer au préalable car le mouvement de l’aiguille et l’allongement de la durée de sa présence dans la peau peuvent augmenter les phénomènes douloureux.
Il est classiquement admis qu’en cas d’dministration de deux vaccins l’un après l’autre, celui qui est le plus douloureux doit être injecté en dernier pour éviter que le patient ne se crispe lors du second geste.
Après la vaccination, prendre un antalgique si nécessaire (paracétamol). Habituellement bénigne et transitoire, il convient toutefois d’orienter le patient vers un médecin si la douleur devient très intense ou invalidante.
Sources : « Après la vaccination », Vaccination Info Service, 2017 ; « Méthodes d’administration des vaccins : guide canadien d’immunisation », gouvernement du Canada, 2023 ; « Techniques d’injection intramusculaire des vaccins pour diminuer la douleur », Journal de pédiatrie et de puériculture, janvier 2021 ; « Vaccins : effets indésirables et réactions secondaires aux vaccins : distinguer le vrai du faux », Réalités pédiatriques 2019 ; « Réduire la douleur pour mieux faire accepter la vaccination : les recommandations de l’OMS », mesvaccins.net, 2024 ; « Aluminium dans les vaccins », Infovac, 2025.
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