« Penser santé, penser pharmacien​​​​​ » : l’appel de la CVAO pour réinventer l’officine

Première porte d’entrée du système de soins, le pharmacien est le professionnel de santé le plus accessible. Pourtant, « son rôle reste invisible et son action sous-valorisée », pointe la Coopération pour la valorisation de l’acte officinal (CVAO) dans une tribune publiée aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale du pharmacien. « Il est souvent réduit à la délivrance de médicaments, alors qu’il est déjà un acteur clé de la prévention, du dépistage, de la vaccination et du suivi thérapeutique. Nous appelons donc à reconnaître pleinement cette réalité : l’officine est un lieu de santé globale. »

L’acte pharmaceutique

Dispenser, ce n’est pas distribuer. La CVAO l’affirme : chaque ordonnance analysée, chaque conseil délivré, chaque orientation donnée repose sur une expertise scientifique, une écoute active et un dialogue personnalisé avec le patient. « C’est ce travail invisible qui garantit le bon usage des médicaments et leur efficacité. » L’association souhaite donc ancrer cette valeur ajoutée autour de cinq axes clairs :

• Prévenir : détecter les risques précoces et initier des actions ciblées grâce à la proximité quotidienne du pharmacien.
• Dispenser : analyser, délivrer et conseiller, en distinguant traiter et soulager.
• Orienter : aiguiller les patients en observant signes et vulnérabilités.
• Accompagner : écouter, soutenir et éduquer pour améliorer la qualité de vie.
• Documenter : sécuriser les parcours via les outils numériques et le suivi des délivrances.

Des axes clairs qui doivent permettre une valorisation pérenne et juste de ces missions, à condition toutefois que le modèle de rémunération du pharmacien soit repensé.

Modèle économique

La CVAO réclame en effet une refonte complète de la rémunération du pharmacien. « Malgré les évolutions engagées, la rémunération demeure encore largement dépendante du prix des médicaments. Cette situation entretient une ambiguïté qui brouille l’identité soignante du pharmacien et peut fragiliser son éthique et son indépendance professionnelle. L’avenir passera donc par un modèle économique assaini : des honoraires d’acte clairs, justes et stables, qui refléteront la véritable contribution des pharmaciens à la santé des patients.​​​​​ »

La CVAO appelle l’ensemble de la profession à s’unir pour définir collectivement ce socle, afin d’ouvrir au plus vite un dialogue structuré avec l’État et l’Assurance maladie. « Car penser santé, c’est penser pharmacien », c’est reconnaître que l’efficacité des parcours de soins et la confiance des patients passent aussi – et surtout – par l’officine.