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© Getty Images/iStockphoto
Paludisme : la transmission locale reprend à Mayotte, prudence maximale
Depuis janvier, 12 cas de paludisme autochtones ont été confirmés à Mayotte. Cette réapparition, inédite depuis 2020, incite les professionnels de santé à rester attentifs face au risque de réintroduction de la maladie.
Mayotte, classée depuis 2014 par l’Organisation mondiale de la santé parmi les territoires en phase d’élimination du paludisme, fait face à une situation sanitaire inédite : pour la première fois en cinq ans, plusieurs cas autochtones ont été recensés sur l’île. Un cas de paludisme est dit autochtone lorsqu’il a été contracté localement, c’est-à-dire que la personne infectée n’a pas voyagé dans une zone où la maladie est habituellement présente. Le paludisme, maladie parasitaire, est transmis à l’être humain par la piqûre de moustiques, du genre Anopheles.
Selon Santé publique France, l’année 2025 marque une rupture avec la tendance observée depuis 2020, où seuls des cas importés étaient signalés. La recrudescence de la maladie dans la région, en particulier aux Comores, pourrait favoriser sa transmission locale.
Une situation épidémiologique à surveiller
Depuis le début de l’année, 66 cas de paludisme ont été diagnostiqués à Mayotte, dont 26 hospitalisations et 5 passages en réanimation. Si aucun décès n’a été enregistré, 12 de ces cas sont autochtones : un en février, un en juin, et dix en juillet.
Cette hausse intervient dans un contexte d’augmentation marquée des cas importés (119 en 2024 contre 38 en 2023), principalement en provenance des Comores et, dans une moindre mesure, de Madagascar et d’Afrique continentale.
Pour les professionnels de santé, cette évolution implique une vigilance accrue dans le repérage des symptômes, en particulier chez les patients revenant d’un voyage dans la région ou présentant des antécédents d’exposition. Le rôle de conseil sur la prévention, moustiquaires imprégnées, répulsifs, prophylaxie pour les voyageurs, reste essentiel afin de limiter le risque de nouvelles transmissions locales.
De plus, Mayotte est actuellement touchée par une épidémie de chikungunya, autre maladie vectorielle également transmises par les moustiques
Symptômes du paludisme
Le paludisme se manifeste généralement 8 à 30 jours après la piqûre infectante. Les signes les plus fréquents sont :
- forme simple : fièvre, syndrome pseudo-grippal (frissons, céphalées, myalgies, fatigue), troubles digestifs (diarrhée, vomissements, parfois toux), triade évocatrice après quelques jours : thrombopénie, anémie, splénomégalie.
- forme compliquée : défaillance circulatoire, œdème pulmonaire, insuffisance rénale, hypoglycémie, ictère, neuropaludisme (convulsions, troubles de la conscience, coma, décès possible).
Tout patient présentant une fièvre inexpliquée, notamment après un séjour en zone à risque, doit faire l’objet d’une orientation médicale rapide.
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