Voyageurs : des inégalités face au paludisme

Voyageurs : des inégalités face au paludisme

Publié le 24 juillet 2023
Par Marianne Maugez
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Période estivale oblige, nous vous proposons un rendez-vous journalier autour des recommandations sanitaires pour les voyageurs. Aujourd’hui, focus sur le paludisme et les risques propres à chaque voyageur.

Le paludisme touche particulièrement les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’en 2020, 241 millions de personnes ont été atteintes de paludisme dans le monde, dont 94 % des cas dans les zones tropicales d’Afrique.

Bien sûr le paludisme ne touche pas que les populations autochtones, les voyageurs sont aussi concernés. Ainsi, en France environ 5 500 cas de paludisme dits d’importation sont recensés chaque année. Mais tous les voyageurs se rendant en zone endémique ne sont pas tous exposés au même risque. Ainsi, dans son dernier rapport, le Haut Conseil de la santé publique recense 4 catégories de voyageurs :

les voyageurs retournant au pays. Il s’agit de personnes issues de l’immigration résidant en France et voyageant pour rendre visite à leurs proches. Ces personnes sont particulièrement à risque de paludisme (elles représentent 85 % des cas de paludisme d’importation diagnostiqués en France en 2021) car, même si elles ont une meilleure perception du risque de paludisme elles sous-estiment le risque de forme grave.

les voyageurs professionnels et les voyageurs touristiques. Leur niveau d’exposition est variable en fonction de l’activité professionnelle, de la destination, de la période de voyage (saison des pluies), de la durée du séjour et du lieu de logement (zone urbaine ou rurale).

les voyageurs fragiles. Cette catégorie regroupe les personnes les plus à risque de paludisme grave telles que les femmes enceintes, les enfants en bas âge, les personnes immunodéprimées et les personnes avec comorbidité.

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Cette catégorisation des voyageurs selon l’estimation du risque d’exposition à P. falciparum est un des critères pris en compte lors de la mise en place, ou non, d’une chimioprophylaxie antipaludique. Dans notre prochain rendez-vous, nous préciserons les recommandations quant à l’utilisation des médicaments de prévention du paludisme.