7/8 – L’avis de l’expert : les bons réflexes pour protéger la vue

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7/8 – L’avis de l’expert : les bons réflexes pour protéger la vue

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Publié le 29 août 2025
Par Nathalie Belin
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Le Pr Philippe Denis, chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital de la Croix-Rousse, Lyon (Rhône) revient sur les principaux conseils de protection de la vue et sur le bon usage des collyres.

Quels conseils relayer pour optimiser le bon usage des collyres ?

© Philppe Denis
D’abord insister sur l’hygiène qui reste essentielle : se laver les mains avant les instillations, éviter le contact de l’ouverture du flacon avec les yeux ou les mains, noter la date d’ouverture sur le flacon et vérifier la durée d’utilisation du collyre. Ensuite, oublier les 15 minutes d’attente entre deux administrations de collyre, incompatible avec des utilisations pluriquotidiennes et risquant de favoriser l’inobservance. Respecter un délai de 5 à 10 minutes suffit pour éviter la dilution du premier collyre par le deuxième. Il faut également rappeler de toujours finir par le plus visqueux, le cas échéant une pommade ophtalmique, par exemple. Enfin, pour les personnes qui ont du mal à sentir les gouttes tomber dans l’œil, il peut leur être proposé de conserver le collyre au réfrigérateur, ce qui permet de déclencher une sensation de fraîcheur à l’instillation, plus facilement perçue.

Que penser des compléments alimentaires destinés à protéger la vue à tout âge ?

Les premiers réflexes pour protéger sa vue relèvent d’abord du bon sens. En premier lieu, protéger les yeux avec des lunettes de soleil, en général de catégorie 2 ou 3, dès le plus jeune âge, dès que la luminosité est importante. On voit encore trop de parents porter eux-mêmes des lunettes mais négliger cette protection pour leurs enfants. Rappelons que l’exposition de l’œil à la lumière favorise des pathologies comme la cataracte ou l’apparition d’un ptérygion (lié à un épaississement de la conjonctive) qui peut recouvrir la cornée et entraîner des troubles de la vue.et peut-être d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).

Ensuite, ne pas fumer et avoir une alimentation équilibrée. La rétine est en effet soumise à un stress oxydant important (aggravé par le tabagisme) qu’une alimentation riche en certains micronutriments aide à contrer : il s’agit d’antioxydants comme la vitamine C, le zinc, le sélénium, des caroténoïdes mais aussi des oméga 3 de type acide docosahexaénoïque (DHA). Une alimentation riche en fruits et légumes, et la consommation régulière de poissons gras sont donc à encourager. Dans ce contexte, des compléments alimentaires renfermant ces micronutriments pourraient contribuer à protéger la vue mais ce n’est pas établi. De plus, consommer en excès des compléments alimentaires à visée antioxydante peut avoir des effets délétères. S’ils peuvent être utiles chez des personnes qui ont une alimentation pauvre en ces micronutriments ou dans certaines situations – comme ralentir la progression d’une DMLA -, leur utilisation ne devrait pas se faire sans un avis et une surveillance ophtalmologique.

Une consultation de routine pour détecter des pathologies oculaires liées à l’âge, comme le glaucome, doit d’ailleurs être recommandée vers 40-45 ans. Enfin, restreindre l’exposition à la lumière des écrans, notamment pour les plus jeunes, est raisonnable. L’intérêt des filtres anti-lumière bleue sur la santé oculaire est possible mais reste controversé. Il faudrait des intensités très fortes de lumière pour endommager le fonctionnement de la rétine et donc la vision.

Avec l’aimable participation du Pr Philippe Denis, chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital de la Croix-Rousse, Lyon (Rhône).

Article issu du Cahier Formation du n°3558, paru le 19 avril 2025​​​​​

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