- Accueil ›
- Conseils ›
- Santé naturelle ›
- Champignons mortels
Champignons mortels
L’amanite phalloïde est responsable de 95 % des intoxications mortelles. Toutefois, le pharmacien ne doit pas passer à côté d’autres espèces mortelles.
L’amanite phalloïde
• Amanita phalloïdes est fréquemment retrouvée dans les chênaies et sous les conifères. Son chapeau d’environ 10 cm de diamètre, vert jaunâtre à olive, est recouvert de fibrilles rayonnantes plus sombres. Ses lames sont libres et blanches. Son pied à la chair fibreuse est pourvu d’un anneau blanc et d’une volve membraneuse.
• L’amanite phalloïde, ainsi que les amanites blanches comme la printanière (A. verna) et la vireuse (A. virosa), provoquent, dans les 6 à 12 heures après l’ingestion, malaises, vomissements importants avec spasmes douloureux et diarrhées profuses (syndrome phalloïdien). Ces symptômes s’atténuent au bout de 2 jours avant une aggravation conduisant à la mort par cytolyse hépatique en 6 à 8 jours.
• Confusion possible avec la russule charbonnière (Russula cyanoxantha), verdoyante (R. virescens), et les agarics anisés (Agaricus arvensis, A. silvicola…).
La galère marginée
Galerina marginata pousse seule ou en petite touffe sur le bois ou la souche de résineux de préférence. Il est responsable d’un syndrome phalloïdien. Son chapeau d’environ 5 cm est de couleur miel à ocre jaunâtre. Sa marge est striée quand le champignon est gorgé d’eau. Son pied est recouvert de fibrilles blanches. Son anneau est plus ou moins fugace.
La lépiote brun-incarnat ou rosée
Lepiota brunneoincarnata, se retrouve sur les pelouses des jardins et des parcs, ainsi qu’en lisière des bois ou sur les dunes boisées. Son chapeau d’environ 5 cm de diamètre est recouvert de petites écailles brunes sur fond de couleur chair avec au centre une petite calotte plus sombre. Le pied est blanchâtre au dessus d’un anneau fugace et recouvert de méchules brunes disposées en guirlande en dessous.
• A l’origine d’un syndrome phalloïdien, la lépiote brun incarnat pousse à proximité du marasme des oréades (Marasmius oreades) qui ne présente pas de squames sur le chapeau et possède un pied coriace.
• De manière générale, rejeter les petites lépiotes (moins de 10 cm) au chapeau de couleur chair ou lilas, recouvert de petites écailles brunes et qui possèdent un anneau fugace : elles sont mortelles ou très toxiques.
Le cortinaire très joli
Cortinarius speciosissimus pousse dans les bois humides de conifères (épicéas), souvent dans la mousse et parmi les myrtilles, de la fin de l’été à l’automne. Son chapeau de 3 à 8 cm de diamètre, convexe, puis conique à campanulé (forme de cloche) avec un mamelon proéminent et une marge sinueuse à maturité, est de couleur brun orangé à ocre brun. Ses lames ont une teinte ocre pâle. Elles sont adnées (collées au pied sur quelques millimètres), rapidement colorées en rouille par les spores. Son pied est recouvert de fibrilles brun fauve et porte une cortine jaune également colorée rapidement en rouille par les spores. La cortine est le reste d’un voile qui se présente sous forme de filaments rappelant la toile d’araignée.
• Les toxines contenues dans ce champignon détruisent les reins et entrainent la mort ou conduisent à une dialyse à vie. Les symptômes apparaissent 2 à 17 jours après l’ingestion.
• Confusion possible avec la girolle ou chanterelle (Cantharellus cibarius), dépourvue de lames (présence de plis).
EN PRATIQUE
• Les champignons récoltés doivent être frais et sains. Ils doivent être transportés dans un panier à fond plat et non un sac plastique.
• Ils sont à ramasser avec soin : le pied est déterré avec un couteau (pour vérifier la présence éventuelle d’une volve).
• Les champignons inconnus doivent être séparés des champignons comestibles.
Sources : « Le guide des champignons », Alpes Magazine, 2001 ; www.mycofrance.org ; Régis Courtecuisse, Bernard Duhem, « Guide des champignons de France et d’Europe », éditions Delachaux & Niestle, 2011 ; Guillaume Eyssartier, Pierre roux, Le guide des champignons. France et Europe, éditions Belin, 2011.
Fiche réalisée en collaboration avec Jean-Philippe Rioult, maître de conférences au département de botanique, mycologie et biotechnologies, Faculté de Pharmacie de Caen.
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis