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Les convulsions fébriles
Première forme de convulsion chez le nourrisson, la convulsion fébrile touche environ 5 % des enfants avant 5 ans, avec un pic d’incidence à 18 mois.
Qu’est-ce que c’est ?
• La convulsion fébrile (CF) survient entre 6 mois et 5 ans, associée à de la fièvre, sans infection cérébrale apparente ni antécédent neurologique particulier.
• La fièvre induit une hyperexcitabilité du cerveau, encore immature avec un seuil convulsivant bas.
• Une prédisposition génétique est retrouvée dans 30 % des cas.
Quel est le contexte d’apparition ?
• Elle survient en général chez un enfant en bonne santé, dans un contexte fébrile (≥ 38 °C), le plus souvent lors d’affections ORL.
• Plus rarement, elle précède l’apparition de la fièvre.
Quels sont les symptômes ?
• la CF simple (60 à 70 % des cas) : soudaine crise tonico-clonique (spasmes musculaires, agitation saccadée des membres…) ou plus rarement hypotonique, accompagnée d’une altération de l’état de conscience. Elle est unique, brève (< 15 minutes), bilatérale, symétrique et n’est pas suivie de déficit neurologique (paralysie, troubles de la parole, visuels, mnésiques…). Le plus souvent, la résolution spontanée survient après 1 à 5 minutes, suivie d’une phase hypotonique.
• la CF compliquée : la crise est longue (plus de 15 mn) et/ou répétitive (plusieurs fois dans les 24 heures) ; elle est unilatérale ou localisée ; elle est suivie d’anomalies neurologiques transitoires ou permanentes. Elle survient plus souvent chez les enfants de moins de 1 an et/ou présentant des troubles psychomoteurs.
Comment poser le diagnostic ?
Le diagnostic est clinique, aucun examen complémentaire n’est généralement nécessaire. Néanmoins, une visite rapide chez le médecin est systématique pour rechercher la cause de la fièvre et écarter toute suspicion de méningite. L’électroencéphalogramme, souvent normal, n’est pas indiqué (sauf exploration neurologique en cas de crise compliquée).
Quelle est la prise en charge ?
• Appliquer des mesures de protection de l’enfant et de lutte contre la fièvre.
• Si la crise simple passe en moins de 5 mn, surveiller l’enfant, ne pas le faire boire ni manger et prendre un avis médical.
• Si elle dure plus de 5 mn ou est répétitive, appeler le Samu, qui pourra valider l’administration de diazépam par voie intrarectale (0,5 mg/kg).
• Si la crise ne cesse pas, la prise en charge fait appel aux anticonvulsivants en IV (diazépam, clonazépam, phénobarbital…), à l’hôpital.
Existe-t-il un risque de séquelles ?
Il n’y a pas de séquelles dans 98 % des cas. En cas de CF compliquées et/ou d’antécédents familiaux, les crises seraient associées à un léger surrisque d’épilepsie.
Quel est le risque de récidive ?
Estimé à 30 % dans les deux ans, il est plus élevé lorsque l’enfant a plus de 1 an et en cas d’antécédents chez un parent du 1er degré (parents, fratrie).
Peut-on les prévenir ?
• Les mesures physiques de lutte contre la fièvre doivent être mises en place dès son apparition, voire l’administration d’un antipyrétique (effet préventif sur les convulsions fébriles non prouvé).
• En cas de récidive, l’administration de diazépam per os ou intrarectale en cas de fièvre ou continue d’anticonvulsivants (valproate de sodium, phénobarbital) est une option possible mais peu utilisée du fait des effets indésirables potentiels.
Sources : Urgences pédiatriques à l’officine, J.-M. Agostinucci, P. Bertrand et J. Occulti, Editions Pro-Officina, 2011 ; « Convulsions fébriles simples chez les nourrissons et les enfants », Prescrire, Idées-Forces, février 2014 ; Convulsions fébriles du nourrisson, Dr Sivelle et Nguyen-Morel, Corpus médical AlpMed, 2004, http://bit.ly/1luFWgA ; Convulsions fébriles chez le nourrisson et chez l’enfant, La Revue du praticien, avril 2010 ; www.ameli.fr
EN PRATIQUE
• Rassurer les parents : les CF sont angoissantes mais en majorité sans séquelles.
• En cas de fièvre : découvrir, surveiller, donner éventuellement un antipyrétique, ne pas utiliser de produits contenant des terpènes (huiles essentielles), y compris en application cutanée.
• En cas de convulsions : protéger l’enfant des traumatismes, le découvrir, vérifier qu’il n’a rien en bouche. Si la crise ne cède pas spontanément en 5 minutes, appeler le Samu.
• Rechercher systématiquement l’origine de la fièvre.
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