Eviction des acariens

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Publié le 28 avril 2012 | modifié le 14 août 2025
Par Sylviane Le Craz
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Parmi les patients atteints d’allergie respiratoire, 75 % sont allergiques aux acariens. En limitant la prolifération des acariens, on diminue l’intensité des symptômes, lesquels peuvent être parfois très invalidants.

Qu’est-ce qu’un acarien ?

• Les acariens sont des arachnides de 0,2 à 0,4 mm de longueur vivant dans les maisons et dont les selles, les sécrétions et les protéines issues de leur carapace en décomposition sont allergisantes.

• Ils colonisent les poussières, la literie, la moquette, les rideaux, les peluches… Un gramme de poussière peut contenir 2 000 acariens et un matelas en héberger 2 millions. Les acariens apprécient la chaleur (< 25° C) et l’humidité (< 50 % d’humidité relative) et se nourrissent de squames humaines et animales, de débris alimentaires et de moisissures.

• Leur durée de vie ne dépasse pas 3 mois, mais les acariens se reproduisent très rapidement.

Quelles sont les manifestations allergiques ?

• Les acariens les plus allergisants en Europe sont Dermatophagoides pteronyssinus et Dermatophagoides farinæ.

• La population d’acariens est plus importante au début de l’automne (en raison de la mise en route du chauffage et d’une diminution du temps d’aération), mais reste suffisante tout au long de l’année pour déclencher l’allergie.

• Celle-ci se manifeste par une rhinite allergique (éternuements en salves, obstruction nasale avec possibles troubles du sommeil, rhinorrhée, prurit du palais et du nez, troubles du comportement chez les enfants, asthénie). Elle peut être associée à une conjonctivite voire une dermatite atopique. Une rhinite allergique liée aux acariens non traitée au cours de l’enfance évolue vers un asthme dans 70 % des cas, d’où l’intérêt d’une prise en charge précoce.

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Comment limiter la prolifération des acariens ?

L’éviction des acariens accompagne le traitement symptomatique et l’immunothérapie allergénique (désensibilisation perannuelle durant 3 à 5 ans).

• Aérer matin et soir, même en hiver (30 minutes par jour).

• Ne pas chauffer les pièces au-dessus de 20°C.

• Réguler l’humidité afin qu’elle ne dépasse pas 50 % en ventilant la maison, les lits ou en utilisant un déshumidificateur.

• Placer le matelas dans une housse antiacarien. Constituée d’un tissu de polyuréthane et de coton fermé par une fermeture éclair, cette housse permet d’isoler le matelas et d’éviter la prolifération des acariens. La laver deux fois par an.

• En l’absence de housse antiacarien, laver les draps une fois par semaine à 60°C.

• Laver couvertures et couettes une fois par mois. Eviter couettes en duvet naturel et couvertures en laine.

• Préférer un sommier à lattes.

• Aspirer le matelas deux fois par semaine à l’aide d’un aspirateur avec filtres à haute efficacité pour les particules aériennes (HEPA), au minimum de classe 13 (99,95 % d’efficacité), sans oublier le dessous des meubles.

• Laver les rideaux et les coussins à 60°C tous les deux mois.

• Privilégier les peluches lavables à 60°C.

• Laisser une dizaine de centimètres entre les meubles et les murs.

• Préférer les sols lisses et lavables (carrelage, parquet vitrifié, linoléum) aux moquettes et aux tapis, les stores aux rideaux, les meubles fermés (armoires, commodes) aux étagères, et limiter le nombre de bibelots.

• Interdire l’accès aux chambres aux animaux.

• Le passage au congélateur, le soleil et les acaricides (Abatout, Acardust) tuent les acariens mais ne débarrassent pas les objets des allergènes.

TRAITEMENT DE LA RHINITE ALLERGIQUE

• En première intention : mesures d’éviction de l’allergène.

• En cas de symptômes légers à modérés : antihistaminique H1 par voie orale ou intranasale ou corticoïde par voie intranasale si symptômes persistants +/– cromones.

• Symptômes sévères : antihistaminique H1 par voie orale ou intranasale et/ou corticoïde par voie intranasale +/– cromones.

• En cas d’échec du traitement ou symptômes persistants et gênants : désensibilisation à évaluer avec un allergologue.

Sources : www.allergie.remede.org, Phillipe Auriol, « Les acariens » ; www.santémédecine.net, Dr Pierrick Horde, « Allergie aux acariens » ; Dr Nham Pham-Thi, Chrisbelle Speyer, « Les acariens font leur rentrée ! », conférence Stallergènes, septembre 2011.