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Trump défie Big Pharma : l’Europe pourrait en payer le prix
Donald Trump met la pression sur les géants de l’industrie pharmaceutique pour faire baisser le prix des médicaments aux États-Unis. Une offensive politique qui pourrait bien bousculer l’équilibre du marché pharmaceutique mondial, à commencer par l’Europe.
Ce 31 juillet 2025, Donald Trump a executé un coup de force en adressant des courriers à 17 laboratoires, parmi lesquels Sanofi, Pfizer, Merck, AstraZeneca ou encore Novo Nordisk. L’objectif est d’obtenir une baisse significative des prix des médicaments sur ordonnance vendus aux États-Unis. Selon l’Agence France-Presse (AFP), le président donne aux groupes concernés jusqu’au 29 septembre pour formuler des « engagements fermes », faute de quoi il promet de déployer « tous les moyens » contre ces « pratiques abusives ».
Des prix calqués sur l’Europe ?
Cette initiative s’inscrit dans le prolongement d’un plan présenté en mai dernier, visant à aligner les prix américains sur ceux pratiqués dans d’autres pays, notamment la France et l’Allemagne. Trump avait alors promis des baisses immédiates de 50 à 90 %, chiffres visant à illustrer les écarts tarifaires transatlantiques. Selon le think tank Rand Corporation, les Américains paient en moyenne 2,5 fois plus que les Français pour les mêmes traitements.
Ces annonces ont immédiatement fait réagir et les actions des laboratoires visés ont reculé à Wall Street, dans un secteur déjà sous pression.
L’effet domino sur le marché européen
Si l’annonce vise directement le marché américain, les effets secondaires pourraient rapidement se faire sentir en Europe. En exerçant une pression sur les prix, Trump pourrait déséquilibrer l’économie d’un secteur globalisé, où les stratégies de tarification sont interconnectées. Si les États-Unis imposent des baisses drastiques, les groupes pharmaceutiques pourraient chercher à compenser leurs pertes ailleurs, notamment en Europe.
La tension est d’autant plus forte que l’accord douanier conclu le 27 juillet entre Donald Trump et Ursula von der Leyen prévoit une taxe de 15 % sur les produits européens exportés vers les États-Unis. Les médicaments, historiquement exonérés, ne sont pas explicitement exclus du texte, ce qui alarme l’industrie pharmaceutique européenne.
Cela pourrait se traduire par une hausse des prix dans les pays européens, un ralentissement de la recherche ou encore des tensions dans les négociations de remboursement avec les systèmes de santé publique. Les laboratoires risquent également de revoir leurs priorités géographiques, privilégiant les marchés à forte marge au détriment des États plus réglementés comme la France ou l’Allemagne.
De plus, le signal politique envoyé par Washington pourrait inciter l’Union européenne à renforcer ses propres mécanismes de régulation des prix, pour éviter de devenir la variable d’ajustement de l’industrie. De quoi relancer, une fois encore, la question d’une politique pharmaceutique européenne réellement unifiée.
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