États-Unis : fin du financement des vaccins à ARNm

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États-Unis : fin du financement des vaccins à ARNm

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Publié le 7 août 2025 | modifié le 13 août 2025
Par Ophélie Milert
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Le ministre américain de la Santé a annoncé l’arrêt du financement fédéral pour des projets de vaccins à ARN messager. Une décision politique aux répercussions internationales, à surveiller.

Alors que les vaccins à ARN messager ont été au cœur de la réponse mondiale à la pandémie de Covid-19, les États-Unis, sous l’impulsion de leur ministre de la Santé Robert F. Kennedy Jr., viennent de confirmer la suppression de 22 projets de recherche financés par l’État fédéral dans le domaine des vaccins à ARNm. 

Vaccinosceptique revendiqué, Robert F. Kennedy Jr., remet en question la sécurité à long terme et l’efficacité de cette technologie dans les infections respiratoires et souhaite rediriger les investissements publics vers des plateformes vaccinales jugées plus sûres. Une orientation qui pourrait impacter la dynamique de recherche mondiale… 

Une recherche internationale fragilisée

La décision concerne notamment la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA), bras américain du développement biomédical, qui a mis fin à des collaborations avec Tiba Biotech ou l’université Emory (Atlanta, Géorgie), et a annulé des projets dans des contrats en cours avec CSL Seqirus, ModeX et Luminary Labs. De mêmes, des candidatures soumises par Pfizer, Sanofi, Gritstone ou encore Moderna ont été rejetées ou interrompues.

Le montant total des financements annulés est estimé à 500 millions de dollars (environ 430 millions d’euros). Si certains contrats en phase terminale seront honorés, aucun nouveau projet à ARNm ne sera financé à court terme.

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Cette décision pourrait ralentir plusieurs projets d’envergure internationale. À terme, cela pourrait affecter le renouvellement de l’offre vaccinale dans certains pays partenaires, y compris en Europe.

Un climat de défiance à anticiper

Robert F. Kennedy Jr., connu pour ses positions antivax, avance un bénéfice/risque jugé défavorable et une efficacité insuffisante des vaccins à ARNm. Cette posture officielle, bien que circonscrite aux États-Unis, risque de renforcer la défiance vaccinale, notamment sur les réseaux sociaux.

Il est important de rappeler que les vaccins à ARNm actuellement disponibles en France et en Europe sont sûrs, autorisés par l’Agence européenne des médicaments (EMA), et font l’objet d’une surveillance rigoureuse. La décision des autorités américaines relève avant tout d’un choix politique, sans remise en cause scientifique établie.

Vers d’autres technologies vaccinales 

Les financements américains devraient désormais se porter vers des technologies plus classiques, telles que les vaccins à virus entier et les nouvelles plateformes.

Cette orientation pourrait influencer à moyen terme les stratégies vaccinales globales.