A quoi ça rime ?

41 innovations selon les manifestants, une seule – véritable – selon la police. Le torchon brûle façon cocktail Molotov entre les industriels du médicament et la Haute Autorité de santé. Lors de sa conférence de presse consacrée aux progrès thérapeutiques en 2011, le Leem ne s’est pas gêné pour critiquer ouvertement l’évaluation en France des nouveaux médicaments par la Commission de la transparence de la HAS. « Décalage », « paralysie administrative »…, les amabilités ont fusé.

Un célèbre adage dit que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Un autre que le cap des sept ans est le plus difficile à passer dans un couple. Le Leem a fait sien des deux. Il redéfinit le terme « progrès », non plus – et c’est la première fois en sept ans – en s’appuyant sur les mauvaises notes d’amélioration de la Commission de la transparence, mais sur les AMM délivrées par l’Agence européenne du médicament, certes plus avantageuses pour lui.

Ce « divorce de concept », qui peut ressembler à un changement de la règle du jeu quand la partie devient plus difficile, est-il bien raisonnable ? Dans aucun dictionnaire « autorisation » n’est synonyme d’« innovation » ou même d’« amélioration ». Sinon dans celui des rimes.