Pacte man

Elle était attendue pour des raisons multiples et variées. La conférence de presse de François Hollande, le 14 janvier, lui a permis de préciser les contours de son pacte de responsabilité annoncé lors de ses vœux le 31 décembre. Souhaitant préserver la Sécurité sociale, le président de la République a aussi indiqué vouloir rationaliser le système de santé. C’est-à-dire ? « Ce qu’il faut, c’est réduire la multiplication des prescriptions, des actes médicaux redondants, des médicaments qui en France connaissent un record de consommation, l’usage des génériques qui est moins fort que partout ailleurs et cette pression sur l’hôpital, faute de véritable parcours de soins. » Sale journée pour le médicament.

Quoi d’autre ? Un peu plus tard, Benoît Hamon s’exprimait sur une chaîne télévisée d’actualités. Le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire insistait alors de façon très explicite sur la dispensation à l’unité en pharmacie : « une autre manière de vendre des médicaments, une autre pratique des laboratoires pharmaceutiques, une bonne économie à faire, une économie utile ». Est-ce vraiment là un choix « coût-sécurité » responsable ? Ou une énième manœuvre politicienne pour détourner l’attention sur un sujet économiquement secondaire, alors que des décisions autrement plus efficientes sont à prendre en matière de contrôle des dépenses de santé ?