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Professions réglementées : quel avenir après le 30 septembre ?
Lors du 23e Congrès du groupe PHR qui se déroule à Bordeaux jusqu’au 11 novembre, les présidents des deux principaux syndicats, Philippe Gaertner (FSPF) et Gilles Bonnefond (USPO) ont livré leur analyse sur le rapport Ferrand, l’ouverture du monopole et deux ou trois autres sujets actuellement sous le feu de l’actualité. Morceaux choisis.
Philippe Gaertner, président de la FSPF et Gilles Bonnefond, président de l’USPO, étaient réunis côte à côte par Lucien Bennatan, président du groupe PHR lors de son Congrès, dimanche 9 novembre à Bordeaux.
Pour Philippe Gaertner, « depuis qu’Arnaud Montebourg a ouvert la bouche, il n’y a même pas l’épaisseur d’un papier de cigarette qui nous sépare avec Gilles Bonnefond sur ces sujets ».
L’ouverture du monopole, vont-« ils » oser le faire un jour ?
« Non, répond catégorique Philippe Gaertner. Les pharmaciens doivent en être convaincus ». Le président de la FSPF ajoute, ironique : « Michel-Edouard Leclerc a peut-être même plus d’intérêt à ne pas avoir les médicaments qu’à les récupérer, car sa posture de victime lui rapporte beaucoup en termes de communication ».
Comment interpréter le rapport Ferrand pour l’avenir ?
« Le rapport Ferrand, je n’y attache pas plus d’importance que cela, explique Philippe Gaertner. Néanmoins, il donne le périmètre de ce qui est envisagé. »
En ce qui concerne la répartition territoriale, on ne parle plus de créations dans le rapport Ferrand mais simplement de transferts et de regroupements. Gilles Bonnefond et Philippe Gaertner n’ont pas manqué de souligner qu’ils tentent de mettre en place depuis 3 ans une boîte à outils avec le ministre de l’Économie. A ce stade, Gilles Bonnefond rappelle que, si la future loi Macron n’abordera pas les sujets liés à la santé, elle abordera en revanche celui des sociétés d’exercice libéral « sur lequel il faudra être vigilant ».
Concernant l’ouverture du capital, « nous avons déjà 20 ans de combat derrière nous », rappelle le président de l’USPO, ajoutant : « qui est intéressé par le capital ? Les grossistes répartiteurs. Les deux principaux appartiennent aux Américains et le gouvernement va donner l’autorisation pour que l’on finance les retraites aux Etats-Unis. Même Nicolas Sarkozy n’a pas osé ».
Pas d’ouverture du capital à des groupes américains, c’est entendu, mais pourquoi pas à d’autres professions de santé ? « Si x % de mon capital appartient au plus gros prescripteur de mon officine, la maîtrise médicalisée, c’est à l’envers que je la fais ». La démonstration de Gilles Bonnefond est appuyée par Philippe Gaertner qui rajoute : « pas de maîtrise médicalisée, mais c’est certain, comme cela on trouvera le bon moyen de créer de la valeur pour le gouvernement ! »
Enfin, sur le sujet de la vente de médicaments sur Internet, les présidents de syndicats rappellent l’importance du respect des fondamentaux : un site adossé à une officine physique bien identifiée et « que le médicament sorte d’une pharmacie et pas d’une plateforme à Rungis », insiste Gilles Bonnefond.
Dans ce schéma, les groupements peuvent présenter un intérêt pour offrir leurs compétences en matière d’animations de sites, de mutualisation d’outils, d’aides à l’expédition, d’hébergement sécurisé des données…
Au sujet de la vente en ligne, Lucien Bennatan a tenu à faire part de son inquiétude quant à l’arrivée du site Doctipharma sur le marché de la pharmacie. A propos de ce site de e-commerce, filiale de Doctissimo (groupe Lagardère), le président de PHR déclare : « le modèle n’est pas clair, il y a danger ».
Une réserve que Christian Grenier, président de Népenthès, ne semble pas partager. On apprenait en effet quasiment au même moment que le groupement, dont le congrès se déroulait en même temps à Biarritz, annonçait à ses adhérents la signature d’un partenariat avec Doctipharma.
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