Avec prémédication

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Publié le 2 mai 2015
Par Laurent Lefort
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Il y a comme une ambivalence dans le bilan de la rémunération sur objectifs de santé publique des médecins (la fameuse ROSP) établi par l’Assurance maladie et divulgué le 27 avril. Certains y verront même un art consommé de la flagornerie. « Trois ans après sa mise en place, le dispositif […] confirme la progression observée en 2012 et 2013 qui se poursuit en 2014, au service de la qualité et de l’efficience du système de soins », indique la CNAM en préambule d’un dossier aussi détaillé que riche d’enseignements. Pourtant, et on l’aurait parié, c’est la page 23 mentionnant les rémunérations versées en 2014 (4 215 € pour l’ensemble des médecins et 6 264 € en moyenne pour les généralistes) qui a fait l’objet du plus grand nombre de reprises dans la presse grand public. Du petit lait pour les pouvoirs publics, après les crispations largement exprimées par les médecins autour du tiers payant généralisé.

Dans le même ordre d’idée, si l’Assurance maladie passe la brosse à reluire pour saluer plusieurs objectifs atteints voire dépassés en matière de progression de la prescription dans le Répertoire des génériques, elle insiste tout de même sur la dépense brute de 376 millions d’euros pour 2014 générée par la ROSP.

Et quand on lit, dans l’entretien accordé le même jour au Quotidien du médecin, que le nouveau directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, se déclare prêt à avancer les discussions sur la revalorisation de la consultation à 25 euros, on se dit que la prémédication « négociations » a bel et bien commencé.

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