Signe de bonne santé

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Publié le 3 février 2024
Par Laurent Lefort
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© Philippe Matsas

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a prononcé, mardi 30 janvier, devant les députés, une déclaration dite de « politique générale » annonçant le calendrier des réformes que son gouvernement souhaite mener courant 2024, notamment à propos des professionnels de santé. Sans surprise, ces derniers ont réagi au quart de tour. L’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) déplore que la prévention soit la principale oubliée du discours, regrette qu’aucune annonce précise n’ait été faite pour répondre au manque d’attractivité des métiers du soin. Les Libéraux de santé affirment s’opposer fermement à toute tentative de dérégulation. Et ne croient pas si bien dire. Car Gabriel Attal a aussi évoqué un projet de loi prévu « au printemps » visant notamment à « déverrouiller certaines professions » réglementées, notamment quant à « la vente en ligne de médicaments par les pharmacies ». 

Que vient faire au juste une telle mesure dans un tel discours ? Dans un pays embourbé dans des pénuries de médicaments, en veux-tu en voilà, jusqu’à proposer de les rationner à l’unité ? Quand la désertification médicale creuse son sillon centimètre après centimètre ? Quand la prévention est brandie comme un mot magique ? Quand les payeurs rabâchent inlassablement l’importance du bon usage du médicament ? Quand les exigences environnementales poussent à la sobriété en matière de consommation ? 

Et l’on serait donc prêt à dérouler le tapis (de souris) rouge aux acheteurs sur canapé ? Quel autre raffinement contiendra ce projet de loi qu’évoque le Premier ministre ? Un assouplissement du monopole par exemple ? Voilà qui est de nature à remettre les professionnels de santé sur leur garde. Ce qui est plutôt un signe de bonne santé d’ailleurs ! 

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