Assises du maillage : réinventer l’interprofessionnalité

Le cloisonnement entre professionnels de santé n’est plus tenable. Dans un système sous tension, la pharmacie doit désormais intégrer des logiques de coopération territoriale. C’est le cap fixé par les dernières propositions du Livre blanc, qui placent la coopération entre pharmacies et l’interprofessionnalité au cœur de la transformation.

Faire coopérer les pharmacies entre elles

Aujourd’hui, les officines restent trop cloisonnées les unes par rapport aux autres sur un même territoire. Le Livre blanc suggère de favoriser les coopérations locales entre pharmacies afin d’adapter collectivement l’offre aux besoins des bassins de vie. Pour cela, des ajustements législatifs et fiscaux sont envisagés afin de mutualiser les moyens à l’échelle territoriale, en lien avec les autres professionnels de santé.

Ouvrir les portes de l’officine à d’autres soignants

Autre idée forte : permettre à d’autres professionnels de santé – infirmiers, kinésithérapeutes… – d’intervenir directement en pharmacie. Cela nécessiterait bien sûr un cadre réglementaire clair, notamment pour lever les obstacles liés au compérage entre professionnels de santé. L’objectif est de faire de l’officine un lieu d’accueil élargi, au service de parcours de soins plus fluides.

Simplifier l’exercice coordonné

Le Livre blanc propose également de faciliter le rapprochement entre professionnels de santé, sans condition préalable de projet de santé ou de présence médicale. Sur un périmètre géographique limité, pharmaciens, infirmiers et autres acteurs pourraient structurer une offre commune, avec une diversification des modes de rémunération, soutenue par des fonds régionaux.

Un outil unique pour une coordination efficace

Pour rendre la coopération entre professionnels de santé opérationnelle, un outil numérique de coordination, simple et interopérable, est jugé indispensable. Intégré à l’Espace numérique de santé, il combinerait messagerie instantanée, espace de coordination, téléconsultation et télésoin. En fusionnant les outils existants, il permettrait enfin une vraie fluidité dans les échanges entre professionnels, quel que soit leur statut ou leur structure.

Redonner de la visibilité à la pharmacie

Mais coopérer ne suffit pas. Il faut aussi mieux faire connaître les apports du pharmacien d’officine. Trop peu visible, encore mal reconnu, le métier souffre d’un déficit d’image. Pour y remédier, le Livre blanc propose deux actions symboliques et structurantes. D’abord, une série télévisée, diffusée sur une chaîne publique, mettrait en scène le quotidien réel des officinaux : gestion des soins, conseil, coordination. Ensuite, un think tank indépendant rassemblant syndicats, ordre professionnel, étudiants et autres acteurs serait créé pour piloter une stratégie de valorisation du métier. Il aurait pour mission de structurer un plaidoyer fort, clair, et d’en établir une feuille de route.

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