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Prescription « pharmaceutique » : on ne peut pas plaire à tout le monde
Après sa prise de position récente sur le monopole, c’est un nouveau soutien à la profession qu’exprime la ministre de la Santé. Dans un entretien publié mardi 23 octobre par le quotidien économique Les Echos, Agnès Buzyn se montre plutôt favorable à l’amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019, qui prévoit d’expérimenter la dispensation par le pharmacien de certains médicaments à prescription médicale obligatoire sans présentation d’une ordonnance. Pas de prescription, mais pas n’importe comment pour autant. L’expérimentation menée sur 3 ans à compter du 1er janvier 2019 se déroulerait dans 2 régions, sur la base d’un décret d’application, d’un cahier des charges et d’une liste de médicaments comprenant vraisemblablement la fosfomycine, certains antalgiques codéinés, des dermocorticoïdes et autres soins traitants de l’orgelet… Surtout, selon la députée Delphine Bagarry (LREM Alpes-de-Haute-Provence) qui a déposé l’amendement, le cadre est bien celui d’un protocole médical et de coopération conclu avec le médecin traitant et les communautés de santé des structures d’exercice coordonné. Et pourtant, la perspective n’a pas manqué de susciter les protestations des médecins. Dès le 18 octobre, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) alertait sur le « danger » de la mesure et insistait sur la remise en cause complète des contours de métier. « Cela revient à donner au pharmacien la responsabilité d’un diagnostic médical […]», déclare le syndicat. Plus nuancé, MG France s’oppose à l’expérimentation tout en restant favorable à la coopération médecin-pharmacien. Mais… « Cette coopération commence par l’élaboration conjointe de protocoles de soins en équipe. Prétendre la démarrer au forceps par une démarche faite en catimini par un des acteurs est un très mauvais symbole », soulève MG France, pour qui « la vente à la découpe de la profession de médecin […] ne servira pas la qualité des soins due aux patients ».
En effet, l’essentiel reste de rendre un service utile aux patients. Et si, justement, on leur demandait leur avis, à ces patients ?

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