EHPAD : le droit de prescription du médecin coordonnateur élargi

© Les médecins coordonnateurs d’EHPAD peuvent désormais prescrire plus largement - Whitfieldink/Pixabay

EHPAD : le droit de prescription du médecin coordonnateur élargi

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Publié le 10 juillet 2019
Par Matthieu Vandendriessche
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Les médecins coordonnateurs des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) peuvent désormais effectuer des prescriptions médicamenteuses lorsque le médecin traitant ou désigné par le résident n’est pas en mesure d’assurer une consultation par son intervention, au téléphone ou via un dispositif de téléprescription. Un décret du 5 juillet paru au Journal officiel du 6 juillet 2019 offre désormais cette possibilité au médecin coordonnateur, qui jusqu’ici ne pouvait que prescrire dans le cas de situations d’urgence et de risques vitaux. Il était de même en capacité de prescrire des médicaments en cas de risques exceptionnels ou collectifs, tels des vaccins et des antiviraux dans un contexte de grippe saisonnière.

Parce que ce texte peut débloquer certaines situations pour ces médecins, on aurait pu les croire satisfaits mais ce n’est pas forcément le cas de leurs représentants. « Ce décret est flou. Le médecin coordonnateur doit intervenir en cas d’urgence, c’est sa déontologie, mais qu’est-ce que réellement une urgence ? Et en dehors de l’urgence, doit-il ou peut-il être interpellé ? Je pense qu’il peut seulement l’être. Un médecin coordonnateur est capable d’évaluer et est donc compétent pour prescrire. Mais il reste un médecin pour coordonner, pas pour soigner », estime Pierre-Marie Coquet, président du syndicat SMCG-CSMF, la représentation syndicale des médecins coordonnateurs en EHPAD au sein de la Confédération des syndicats médicaux français.

Par ailleurs, selon le décret, le médecin coordonnateur doit coordonner la réalisation d’une évaluation gériatrique, d’un rapport annuel d’activité médicale et l’information des professionnels de santé intervenant en EHPAD, dont les pharmaciens d’officine. De plus, il doit désormais encadrer les internes et étudiants en médecine qui évolueraient en EHPAD et disposer pour exercer d’un diplôme d’études spécialisées (DES) en gériatrie.

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