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« Avec les médecins, la relation humaine, cela se construit »
Thomas Petit n’envisage pas son métier sans pratique interprofessionnelle. Une approche qui permet à cet adjoint de 26 ans de professionnaliser son suivi de patients atteints de cancer. Il est également animateur d’un cercle de qualité réunissant pharmaciens et médecins.
Lorsqu’il a appris que des entretiens sur les anticancéreux oraux allaient voir le jour, Thomas Petit a voulu les anticiper. Et, avec l’adhésion de sa titulaire, cet adjoint à Migennes, dans l’Yonne, a mis en place son propre accompagnement. « Voir les patients sortir de consultation sans être vraiment informés sur leur traitement, cela ne me convenait pas. » Un temps d’échange de 10 à 20 minutes est programmé au moment de venir chercher son médicament. Le patient en ressort avec un plan de posologie personnalisé comprenant les interactions à éviter et les principaux effets indésirables qui doivent inciter à la consultation. Avant le lancement officiel de cet accompagnement, en octobre, quatre patients en bénéficiaient. « M’impliquer au maximum, cela ne me fait pas peur. Ce que je redoute, c’est d’être en discordance par rapport à l’équipe hospitalière. » Dans ce cas, le pharmacien lui adresse un message avant l’entretien. Pour lui, qui a cultivé des liens avec les médecins hospitaliers, ces derniers se montrent disponibles. « Cette relation s’est nouée au fil du temps. C’est comme avec n’importe qui dans la vie de tous les jours : cela ne se fait pas tout seul. » Il faut aussi prendre soin d’informer le médecin traitant. « C’est la moindre des choses que de lui restituer un compte rendu de ce qui a été dit au patient à l’officine. » Le pharmacien en profite pour joindre un rappel des interactions médicamenteuses auxquelles s’expose le patient.
Un staff interpro
L’officine réalise ainsi une vingtaine de bilans et d’entretiens pharmaceutiques chaque année pour lesquels « il faut suivre les patients inclus au cours des années précédentes ». Les bilans de médication sont l’un des sujets évoqués dans le cadre d’un cercle de qualité que l’adjoint anime. Ce groupe, né en 2019 d’un travail universitaire, rassemble 25 médecins et pharmaciens hospitaliers et libéraux, dont une quinzaine au minimum sont présents à chaque réunion. Ces séances qui durent 1 h 30 à 2 heures se tiennent en soirée tous les trois à quatre mois. « Nous analysons des ordonnances qui ont posé problème, certaines situations complexes. Nous faisons remonter nos difficultés aux médecins et voyons ensemble comment nous aurions pu gérer les choses autrement », explique Thomas Petit, qui étaye les échanges spontanés et autres réflexions des professionnels de données scientifiques et de recommandations médicales. « C’est aussi l’occasion de motiver les pharmaciens aux bilans partagés de médication. Des médecins nous ont demandé d’en réaliser pour leurs patients et de sensibiliser leurs confrères à ce suivi. » En septembre, le cercle de qualité en était à sa cinquième séance. « Cela fait 25 ans qu’ils exercent dans la même ville, mais certains professionnels se sont rencontrés pour la première fois… »
BIO Thomas Petit
2018
Thèse soutenue en juillet sur un protocole pluriprofessionnel entre médecins et pharmaciens pour la prise en charge de la rhinopharyngite
2019
Anime depuis mars un cercle de qualité pour médecins et pharmaciens
2020
Lance son propre suivi des patients sous anticancéreux oraux
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