Correspondant, pas remplaçant

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Publié le 5 juin 2021
Par Laurent Lefort
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Depuis le 31 mai, le pharmacien correspondant peut officiellement déployer ses missions autour de son savoir-faire : le médicament, les ajustements de posologie et le renouvellement de tout ou partie des traitements prescrits. Si besoin. Sur le papier, la mesure est alléchante, mais elle reste (très) contraignante dans sa mise en application concrète, l’appartenance à une structure d’exercice coordonné étant impérative.

Si besoin ou pas, la mesure passe mal auprès des prescripteurs. Le 2 juin, le syndicat des médecins libéraux (SML) appelait ceux-ci à « rentrer en résistance » en inscrivant systématiquement la mention « ordonnance non modifiable » sur leurs prescriptions.

Car, pour ce syndicat, outre une « évolution très préoccupante pour la qualité des soins », l’exercice coordonné n’est qu’un prétexte utilisé par le gouvernement pour transférer au pharmacien la prise en charge des patients chroniques. Et de conclure : « Le SML estime qu’il est urgent de mettre un terme à ces dérives et de remettre l’église au centre du village. Un pharmacien ne saurait remplacer un médecin. » Mais ce pharmacien, il ne veut pas remplacer, il cherche seulement à simplifier la vie des malades lorsqu’il les a en face de lui et qu’il se trouve confronté à une impasse sur l’ordonnance. Dans ces moments où il est rarement aisé de correspondre avec le médecin.

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