Algorithme dans la peau

Entre fascination et appréhension. A travers deux outils en développement, une application mobile et un parcours de soins officinal fondé sur des algorithmes décisionnels, l’Association Bon usage du médicament a laissé entrevoir, cette semaine, à quoi pourrait vite ressembler le conseil à l’officine. L’application, dont une première version publique est annoncée cet automne, s’appelle Med & Moi. Installée gratuitement sur son téléphone, elle est conçue comme un outil encourageant au bon comportement et répondant aux enjeux de sécurité en prenant en compte les interactions médicamenteuses et les risques d’allergie. Elle sera ainsi en mesure de proposer, en fonction des caractéristiques « santé » de chaque utilisateur, une simulation de posologie et de traitement. Sorte d’armoire à pharmacie virtuelle, elle alertera sur les dates de péremption et incitera même à ramener les produits à la pharmacie… Quant au projet de parcours de soins officinal, il part du préambule que le patient souffrant d’une pathologie bénigne va d’abord demander conseil à son pharmacien. Pharmacien qui disposera d’un algorithme décisionnel lui fournissant, selon les renseignements glanés lors de l’échange avec le malade, une sorte de score incitant à une prise en charge immédiate ou à une consultation médicale. Ce projet devrait être mis en œuvre courant 2022. Finalement, un peu comme dans les automobiles modernes, conducteur (professionnel de santé) et passagers (patients) évolueront bardés de dispositifs de sécurité. En espérant que ces mêmes passagers n’aient pas rapidement la tentation d’activer le mode « conduite autonome ».