Sécheresse

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Publié le 11 juin 2016
Par Laurent Lefort
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Les dépenses dans le champ de l’ONDAM* ont atteint 181,8 milliards d’euros en 2015. C’est 100 millions de moins que l’objectif fixé initialement. Le déficit du régime général pourrait, quant à lui, atteindre 5,2 milliards d’euros en 2016, soit 1 milliard de moins que ce qui était voté dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016.

Le gouvernement s’est naturellement empressé de communiquer sur « un déficit du régime général à son plus bas niveau depuis 2002 », assorti d’une progression des dépenses d’assurance maladie limitée à 2 %, soit, là aussi, « le niveau le plus modéré depuis 1998 ».

La commission des comptes de la Sécurité sociale souligne néanmoins que les dépenses remboursées de médicaments ont progressé de 1,2 % en 2015, portées par les médicaments innovants contre l’hépatite C. Avec un système de financement qui repose sur des pertes, combien de temps encore pourrons-nous nous offrir ces luxueux traitements ? La réponse se niche dans la froideur des chiffres. Les remboursements des médicaments délivrés en ville, incluant les rémunérations sur objectifs de santé publique des pharmaciens, ont reculé de 0,3 % en 2015. Ce qui s’explique par la maîtrise médicalisée sur les prescriptions, le déremboursement ou la radiation de certaines molécules, mais surtout par les baisses de prix et le développement du générique. Ces deux derniers critères sont d’ailleurs étroitement liés : plus de 600 références ont vu ou vont voir leurs prix baisser dans les mois qui viennent. De l’art d’éponger les dettes en asséchant les oasis.

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