« L’officine offre une position stratégique aux côtés des aidants »

Recherchons chef de projet bénévole pour la conception d’une formation sur les proches aidants à destination des professionnels de santé ». C’est en répondant à cette annonce que Maxime Smadja intègre en 2020 l’association de soutien aux aidants Avec nos proches. Il est alors en reconversion pour l’officine. Après ses études, le pharmacien a entamé une carrière en marketing et communication dans la répartition. Puis, dans une enseigne de pharmacie, il négocie avec les laboratoires partenaires la mise en place d’opérations sur le point de vente. « En quittant ce poste de chef de produit marketing, j’ai cherché à m’engager dans le bénévolat pour y trouver un aspect créatif que l’officine ne me semblait pas offrir. »

Un écho à son parcours personnel

L’association qu’il choisit résonne comme un écho à son parcours personnel. « Il y a 12 ans, j’ai été aidant de mon père qui était atteint par un cancer. Toute ma famille habitait alors avec lui et nous l’avons accompagné jusqu’à la fin. » Maxime Smadja se souvient qu’il aurait aimé que sa situation soit davantage prise en compte. Une situation qui concernerait en France de 9 millions à 11 millions de personnes et qui ne sort de l’ombre que depuis quelques années seulement. « Etre aidant, cela implique souvent d’avoir besoin de soutien. Mais c’est aussi traverser une période où l’on se découvre des capacités insoupçonnées au travers des responsabilités nouvelles. » Impliqué sur cette thématique, le pharmacien devient membre du conseil d’administration de l’association, puis son président en juin 2021. Une fonction qui le place à la tête de 11 salariés et d’une soixantaine de bénévoles. « C’est un rôle stratégique de conseil et d’échanges avec des missions opérationnelles. Cela consiste aussi à représenter l’association lors de certains événements, salons ou rencontres avec des institutions scientifiques ou gouvernementales. » Le titulaire se voit comme un porte-parole des aidants auprès de ses confrères. « Faute de temps, de formation et d’information, il y a de leur part un manque de savoir quoi dire et quoi faire. Mais aussi une envie d’être plus apte à prendre en charge ces situations. Les pharmaciens constatent chaque jour la présence d’aidants au comptoir. De ce fait, ils sont perçus comme occupant une position stratégique pour les orienter vers des aides et des solutions. »

Depuis mars dernier, Maxime Smadja est à la tête de la Grande Pharmacie de la gare à Chatou (Yvelines) et de ses 11 salariés. « Là où je me suis trompé dans ce que j’affirmais précédemment, c’est qu’à l’officine il faut être créatif, novateur : s’adapter, se réinventer, s’inspirer de ce qui existe ailleurs en matière de management et aussi de merchandising, reconnaît-il. Cela veut dire voir au-delà des murs de l’officine, pratiquer une veille, entretenir sa curiosité intellectuelle et aller à la rencontre des autres professions de santé. »

BIO Maxime Smadja

2016 Diplôme de docteur en pharmacie

2021 Elu en juin président de l’association Avec nos proches

2022 S’installe en mars à Chatou (Yvelines)