Epidémie mondiale de vapotage : 15 millions d’adolescents concernés selon l’OMS

Selon le dernier Rapport mondial de l’OMS sur les tendances du tabagisme (2000-2024) et projections (2025-2030) publié le 6 octobre 2025, un adulte sur cinq reste dépendant du tabac malgré une diminution constante depuis 2000. Mais l’inquiétude se déplace désormais vers le vapotage, déjà plus de 100 millions de personnes utilisent la cigarette électronique. Pour l’OMS, elles alimentent une nouvelle vague de dépendance à la nicotine et risquent de compromettre les progrès réalisés dans la lutte antitabac.

L’essor mondial du vapotage

Selon les premières estimations mondiales de l’OMS, la prévalence du vapotage chez les adultes (15 ans et plus) atteint 1,9 %, soit environ 86 millions d’utilisateurs : 53 millions d’hommes et 34 millions de femmes (2,3 % chez les hommes et 1,5 % chez les femmes).

Dans les pays à revenu élevé, la prévalence grimpe à 6 %. Ils concentrent plus des deux tiers des vapoteurs recensés dans le monde, soit environ 61 millions de personnes.

Une épidémie de « vape » chez les jeunes

Chez les adolescents de 13 à 15 ans, la prévalence mondiale atteint 7,2 %, soit environ 14,7 millions de jeunes : 9,1 millions de garçons et 5,6 millions de filles (8,6 % de garçons et 5,7 % de les filles). Cependant, l’OMS estime que le chiffre réel d’adolescents utilisateurs est probablement sous-évalué.

Les comparaisons entre enquêtes menées auprès des adultes et des adolescents révèlent un fort déséquilibre : l’usage de la cigarette électronique est jusqu’à 9 fois plus fréquent chez les jeunes. L’OMS alerte sur une véritable « épidémie mondiale de la vape chez les jeunes », alimentée par un marketing agressif, des arômes attractifs et l’absence de régulation dans de nombreux pays.

Et la cigarette classique ?

Chez les adultes, la consommation mondiale de tabac recule depuis 20 ans : le nombre de consommateurs de tabac est passé de 1,38 milliard en 2000 à 1,2 milliard en 2024. L’objectif fixé par l’OMS était une réduction de 30 % entre 2010 et 2025. La baisse réelle atteindra 27 %, avec un léger retard : la cible devrait être atteinte en 2028.

 Les écarts entre hommes et femmes restent marqués, la majorité des fumeurs étant des hommes. Chez les adolescents, la cigarette classique reste présente mais en recul : en 2024, environ 10 % déclaraient fumer, avec de fortes disparités selon les pays. Le pic d’usage se situe chez les jeunes adultes de 25 à 44 ans, mais l’initiation survient souvent dès l’adolescence.

L’OMS rappelle que, malgré la baisse du tabagisme, la cigarette classique demeure un facteur clé d’entrée dans la dépendance, souvent associé aujourd’hui à l’expérimentation du vapotage.