Sevrage tabagique : les ventes de substituts nicotiniques en forte hausse

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Sevrage tabagique : les ventes de substituts nicotiniques en forte hausse

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Publié le 3 juin 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Alors que les ventes de tabac reculent nettement en 2024, les traitements de substitution nicotinique - patchs et gommes - poursuivent leur progression en officine.

En 2024, les ventes de tabac en France métropolitaine ont poursuivi leur décrue, atteignant 32 846 tonnes, soit un recul de 11,5 % par rapport à 2023, selon le dernier bilan de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Dans le même temps, les ventes de substituts nicotiniques ont progressé de 10,4 %, pour atteindre plus de 9 millions d’équivalents mois de traitement délivrés en pharmacie.

Les formes orales toujours en tête

Les formes orales (gommes, pastilles, comprimés à sucer) demeurent le principal mode de délivrance : 62,5 % des volumes écoulés en 2024, contre 55,7 % en 2019, selon l’OFDT. En progression constante depuis cinq ans, ces formes ont connu une hausse de 8,4 % sur un an. La délivrance de patchs transdermiques connaît également une embellie (+ 9,7 %), représentant 35,8 % du marché des substituts nicotiniques, malgré une légère baisse en parts de marché comparé à 2019 (39,9 %).

Les prescriptions médicamenteuses marginales

Les traitements médicamenteux, eux, restent peu utilisés. Le bupropion (Zyban), bien que toujours commercialisé, est peu prescrit du fait de son profil de tolérance défavorable. Quant à la varénicline (Champix), retirée du marché en 2021 en raison de la présence de nitrosamines, son retour est annoncé pour juin 2025. En attendant, les substituts nicotiniques continuent de constituer la pierre angulaire des stratégies de sevrage.

Un marché en croissance depuis 2019

Entre 2019 et 2024, le volume des ventes de traitements de substitution a bondi de 58 %, porté par la montée en puissance du vapotage, les campagnes de sensibilisation, mais aussi l’amélioration du remboursement par l’Assurance maladie. Près de 1,2 million de bénéficiaires uniques ont été remboursés en 2024 pour l’achat d’un substitut nicotinique, soit une hausse de 4,8 % sur un an, en métropole comme en outre-mer.

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Une baisse confirmée du tabagisme

Cette dynamique s’ancre dans une tendance sociétale. Selon l’enquête EROPP 2023, la prévalence du tabagisme quotidien chez les adultes est tombée à 23,1 %, le niveau le plus bas jamais enregistré. Chez les adolescents, les données de 2022 confirment également cette tendance.

En parallèle, l’usage de la cigarette électronique progresse : 41,8 % des 18-75 ans déclaraient en 2023 avoir déjà essayé la vape, contre 25,7 % en 2014. La prévalence du vapotage quotidien s’établit désormais à 6,4 % chez les adultes ayant expérimenté le tabac, une hausse significative, également observée chez les jeunes.

Recours au dispositif Tabac Info Service en 2024

Malgré la dynamique positive sur le front des ventes de substituts, les visites du site Tabac Info Service ont chuté à 4 millions en 2024, contre 5,5 millions en 2023. Le « Mois sans tabac », campagne phare du ministère de la Santé, a également moins mobilisé. En revanche, le nombre d’appels téléphoniques traités par les tabacologues a augmenté, traduisant un besoin accru d’accompagnement humain personnalisé.

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