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Déprescription : un pharmacien d’officine expérimente la pratique
Les pharmaciens d’officine peuvent prendre leur part dans la démarche de déprescription, qui sera d’autant plus efficace qu’elle s’inscrit dans un contexte interprofessionnel. « Mais bien souvent le pharmacien ne s’en mêle pas car il ne veut pas interférer dans la relation entre le médecin et le patient », considère Jean-Charles Vauthier, maître de conférence en filière de santé à l’université de Lorraine.
Une nécessité d’information
Un pharmacien d’officine ne pourra pas soutenir une initiative médicale de déprescription s’il n’en est pas informé de manière explicite. Il se trouvera en difficulté au comptoir face à des patients qui n’ont pas compris la démarche et qui exigent de disposer de leur traitement, témoigne Claude Windstein, titulaire dans le Bas-Rhin et vice-président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) Pharmaciens du Grand Est. Ainsi, il est essentiel que l’information d’une modification de traitement décidée à l’hôpital soit transmise aux professionnels libéraux lors d’un retour au domicile du patient.
Des propositions à l’officine
À son tour, le pharmacien peut, s’il le juge nécessaire, évaluer le choix d’une molécule en fonction des recommandations pour la pratique clinique, du profil du patient, des effets indésirables liés à chaque molécule notamment. Le cas échéant, il propose un traitement mieux adapté au prescripteur qui peut établir une nouvelle ordonnance ou donner son accord au pharmacien pour qu’il délivre un autre médicament. Cela peut faire suite à la pratique d’un bilan partagé de médication (BPM). Ainsi, dans le Grand Est, une expérimentation à petite échelle baptisée ReConPoSe est en cours, faisant intervenir un pharmacien de ville, Renaud Janus, titulaire à Kerbach (Moselle). « Cela concerne les résidents d’un EHPAD qui sont polymédiqués. Le BPM que je réalise est accompagné d’une suggestion de déprescription qui peut porter sur différentes classes thérapeutiques ou une seule », explique-t-il.
Des échanges pluridisciplinaires
Les propositions sont formalisées et intégrées dans le dossier médical partagé (DMP) du résident. La pharmacienne responsable de cet EHPAD public en prend connaissance. Le médecin prescripteur pour les résidents statue sur un éventuel arrêt du traitement. La décision est prise après une réunion de concertation entre professionnels. Entre février et mars, cinq BPM ont ainsi été réalisés à l’officine. Cela a conduit à la déprescription d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pour trois résidents auxquels cette information a été donnée.
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