[DOSSIER] Déprescription : ce que les pharmaciens doivent voir, dire, faire

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[DOSSIER] Déprescription : ce que les pharmaciens doivent voir, dire, faire

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Publié le 4 avril 2025 | modifié le 5 mai 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Le Moniteur des pharmacies consacre un dossier exceptionnel à la déprescription. Pratique encore peu encadrée, mais déjà au cœur des attentes en matière de bon usage du médicament, elle s’annonce comme un tournant majeur de l’exercice officinal. En dix volets, ce dossier apporte des réponses concrètes à ce qui deviendra une compétence incontournable du pharmacien dans les années à venir.

Trop de traitements prolongés sans justification. Trop de prescriptions inadaptées aux profils des patients. Trop d’effets indésirables évitables. La déprescription ne relève plus du débat académique. Elle s’inscrit désormais dans les textes, les pratiques, les attentes des autorités sanitaires.

Mentionnée dans la convention médicale de 2024, portée par la Haute Autorité de santé (HAS), discutée en colloque régional à Strasbourg (Bas-Rhin) en mars 2025, elle fait émerger une responsabilité partagée : celle de repenser, en continu, l’utilité réelle des médicaments prescrits.

C’est une démarche clinique structurée. Elle commence par une question simple : ce traitement est-il encore nécessaire ? S’il ne l’est plus, il doit être arrêté, réduit ou réévalué. La réponse engage le médecin, mais aussi le pharmacien.

Perte de poids, fonction rénale altérée, chute inexpliquée, indication périmée, dose excessive, interaction mal anticipée… Les signaux sont connus. Ils sont documentés. Encore faut-il les reconnaître.

Le pharmacien a un rôle à jouer : repérer les situations à risque, interroger une posologie, alerter sur une durée dépassée, anticiper un effet indésirable. Il a accès à l’historique, à l’observance, aux effets rapportés. Il est légitime pour poser la question.

Dix épisodes, dix angles pratiques

Ce dossier est conçu comme un guide progressif. Chaque épisode explore un aspect concret, outille la réflexion et propose des pistes d’action pour intégrer la déprescription dans la pratique officinale, non pas comme une exception, mais comme une compétence à part entière.

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Épisode 1 : Déprescription : mais de quoi parle-t-on ?
Définitions, enjeux, état des lieux.

Épisode 2 : Déprescription : les situations à risque à cibler en priorité
Repérage des patients concernés, critères cliniques et signaux d’alerte.

Épisode 3 : Déprescription : un levier pour réduire l’empreinte environnementale du médicament
Impacts carbone, résidus médicamenteux, enjeux écologiques.

Épisode 4Déprescription : comment gagner l’adhésion du patient ?
Échanger, explorer les réticences, les croyances et prendre le temps d’expliquer.

Épisode 5 : Déprescription : quelles nouvelles responsabilités pour le médecin et le pharmacien ?
L’entrée en piste de nouveaux outils.

Épisode 6Déprescription : quelles incitations pour le médecin ?
Intéressement à la déprescription des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et consultation longue de déprescription.

Épisode 7 : Déprescription : un pharmacien d’officine expérimente la pratique

Zoom sur une expérimentation en cours dans le Grand Est.

Épisode 8 : Déprescription : les psychotropes au cœur de la stratégie

Antidépresseurs, antipsychotiques, benzodiazépines… les psychotropes figurent parmi les cibles prioritaires des politiques de déprescription.

Épisode 9 : Déprescription : la situation complexe du patient diabétique

L’agence régionale de santé et l’Omédit du Grand Est ont organisé le 20 mars 2025 à Strasbourg un colloque sur la déprescription. Cette pratique qui a fait irruption dans la convention médicale de 2024 en appelle à la contribution des pharmaciens d’officine.

Épisode 10 : Déprescription : ces médicaments à risque pour le patient âgé

AINS, anticholinergiques, neuroleptiques ou IPP : tour d’horizon des classes à proscrire, et des interactions à surveiller de près à l’officine.

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