L’HE de thym à linalol

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Publié le 3 mars 2012
Par Sylviane Le Craz
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Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile essentielle (HE) de thym à linalol est obtenue par distillation des sommités fleuries de Thymus vulgaris CT linalol (encore nommé T. vulgaris linaloliferum). Cette HE fluide est incolore à jaune pâle. Son odeur est chaude et caractéristique.

• La molécule active majoritaire est le linalol (60 à 80 % de l’HE), un monoterpénol. Cette HE est également riche en acétate de linalyle (ester terpénique).

Où en trouve-t-on à l’état naturel ?

• Le thym vulgaire est un sous-arbrisseau vivace de la famille des Lamiacées qui pousse dans les garrigues et les maquis méditerranéens. Il atteint rarement plus de 30 cm de haut. Ses tiges ligneuses dressées et ramifiées portent de petites feuilles très odorantes, sessiles, lancéolées et fortement pubescentes à la face inférieure. Ses fleurs violet clair bilabiées sont réunies en épis terminaux.

• Le thym vulgaire est une espèce qui comprend sept chémotypes dont le linalol, le thymol, le thuyanol et le géraniol. Selon les conditions dans lesquelles la plante se développe, une voie enzymatique de synthèse des essences prend le dessus sur les autres et permet la synthèse d’une molécule plus ou moins différente de celles obtenues par les autres voies enzymatiques. Le thym vulgaire, qui synthétise majoritairement du linalol, se développe en moyenne altitude (500 à 1 000 m). A la différence des plaines, l’ensoleillement est moins intense, la température plus faible et l’humidité plus élevée. Toutefois, ce type de thym peut se développer dans des conditions écologiques différentes.

• Le thym vulgaire ne doit pas être confondu avec le thym d’Espagne (Thymus zygis), moins riche en linalol.

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Quelles sont ses propriétés ?

• L’HE de thym à linalol est antibactérienne, antifongique et antivirale. Elle est employée en cas de stomatite candidosique, de gastroentérite plutôt bactérienne (staphylocoque) que virale, de candidoses intestinales, d’infection de la sphère génitale ou urinaire candidosique ou staphylococcique.

• Cette HE est également vermifuge (ténia, oxyures, ascaris…).

• L’HE de thym à linalol peut être employée en cas de bronchite ou de bronchopneumonie.

• Elle peut être appliquée sur les mycoses cutanées et les verrues. C’est un tonique et astringent cutané utilisé en cas de psoriasis.

• L’HE est un tonique, un neurotonique (fatigue nerveuse) et un antispasmodique léger.

Comment agit-elle ?

• La présence du linalol (molécule hydroxylique) dans l’environnement de l’agent pathogène entraîne une modification des constantes ioniques qui perturbe les échanges transmembranaires entre le germe et le milieu environnant. Le linalol crée ainsi des conditions impropres au développement des agents pathogènes. Le linalol compromet également le fonctionnement enzymatique dans les structures péri– et intracellulaires.

• Le linalol est responsable de l’action neurotonique de l’HE.

Quelles sont les doses efficaces ?

• Par voie orale : 2 gouttes 4 fois par jour (dans du miel par exemple) pour les affections buccales, bronchopulmonaires et génito-urinaires.

• Par voie locale : 3 à 4 gouttes d’HE 3 fois par jour le long de la colonne vertébrale et/ou sur le plexus solaire pour son action stimulante.

Quels sont ses atouts ?

Chez l’enfant, le thym à linalol est moins agressif que les chémotypes à phénol, comme le thymol.

Quels sont ses risques ?

Par précaution, l’HE de thym à linalol est déconseillée chez la femme enceinte, pendant les 3 premiers mois de grossesse, ou chez la femme qui allaite.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’HE de thym à linalol est efficace contre les infections à staphylocoque ou à Candida albicans.

• Elle peut être utilisée plus facilement chez l’enfant que l’HE de thym à thymol.

Sources : A. Zhiri, D. Baudoux, M. L. Breda, « Huiles essentielles chémotypées », éditions Inspir, 2009 ; D. Festy, « Ma bible des huiles essentielles », éditions Leduc.s, 2007 ; P. Franchomme, D. Pénoël, « L’Aromathérapie exactement », édition Roger Jollois, 2001 ; M. Wichtl, R. Anton, « Plantes thérapeutiques. Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique, 2e édition », Editions médicales internationales, 2003.