L’HE de ravintsara

Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile essentielle (HE) de ravintsara est obtenue par distillation des feuilles de Cinnamomum camphora CT cinéole. Attention, il existe deux autres chémotypes (CT) de Cinnamomum camphora : C. camphora CT linalol (le bois de hô) et C. camphora CT camphora (le camphrier) !

• L’HE de ravintsara est fluide et incolore à jaune très clair. Son odeur légèrement camphrée est fraîche et douce.

• Les molécules actives majoritaires sont : le 1,8-cinéole (65 à 70 % de l’HE), un oxyde terpénique ; l’alphaterpinéol (10 % de l’HE), un alcool terpénique ; l’alphapinène et le bêtapinène (20 % de l’HE), deux terpènes.

Où en trouve-t-on à l’état naturel ?

• Le ravintsara est originaire de Chine mais récolté à Madagascar où il a été introduit. Cet arbre de la famille des Lauracées, de 7 à 8 mètres de haut (et jusqu’à 15 m pour les plus grands spécimens), pousse dans les forêts tropicales humides. Ses feuilles alternes persistantes sont ovales, larges, coriaces, à la surface brillante. Le ravintsara fleurit de novembre à janvier. Son fruit est une baie caractéristique divisée en six quartiers contenant chacun une graine.

• Le ravintsara a été longtemps confondu avec le ravensare aromatique (Ravensara aromatica) dont l’HE est principalement anti-inflammatoire et antiseptique.

Quelles sont ses propriétés ?

En malgache, ravintsara signifie « feuille bonne à tout ».

• Antivirale, l’HE de ravintsara a une bonne efficacité dans les infections virales comme la grippe, la mononucléose, la varicelle, le zona, l’herpès, les hépatites et les entérites virales… Cette HE stimule également le système immunitaire.

• Anticatarrhale et expectorante, elle est utilisée en cas de bronchite, de rhinopharyngite, de sinusite.

• L’HE de ravintsara a une action antibactérienne modérée qui peut participer à limiter certains risques de surinfection.

• L’HE de ravintsara est également neurotonique. Elle stimule le système nerveux sans pour autant être excitante. Elle est employée en cas de fatigue nerveuse et physique, de dépression et d’angoisses. Elle facilite l’endormissement.

• Cette HE favorise le drainage lymphatique et s’oppose à la rétention hydrolipidique.

Comment agit-elle ?

• Le 1,8-cinéole stimule les glandes à mucine et l’activité ciliomotrice de la muqueuse de l’arbre respiratoire.

• L’action antivirale est le résultat d’une synergie entre le 1,8-cinéole et les alcools terpéniques.

Quelles sont les doses efficaces ?

• Par voie orale, 2 gouttes 3 fois par jour, dans du miel par exemple, pour toutes les infections virales et les troubles nerveux.

• Par voie locale, 5 gouttes 3 fois par jour pour un massage de part et d’autre de la colonne vertébrale en cas de troubles nerveux. En période d’épidémie grippale, 6 gouttes en application au niveau de la voûte plantaire ou sur le thorax, matin et soir.

Quels sont ses atouts ?

Contrairement à son nom latin, le ravintsara ne contient pas de camphre. Sans toxicité et bien tolérée, son HE peut être utilisée par voie orale, respiratoire, rectale et cutanée à l’état pur, même chez le nourrisson.

Quels sont ses risques ?

Par prudence, l’HE de ravintsara doit être évitée durant les trois premiers mois de la grossesse.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’HE de ravintsara est intéressante en cas d’infection virale, notamment ORL. Elle est également neurotonique.

• Bien tolérée, elle peut être utilisée chez le nourrisson.

• Attention aux confusions de noms avec le ravensare ainsi que le bois de hô et le camphrier (vérifier le chémotype)!

Sources : « L’aromathérapie. Se soigner par les huiles essentielles », D. Baudoux, éditions Amyris, 2008 ; « Ma bible des huiles essentielles », D. Festy, éditions Leduc. s, 2007 ; « L’aromathérapie exactement », P. Franchomme, D. Pénoël, édition Roger Jollois, 2001