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La contraception d’urgence hormonale en pratique
Les questions à poser
La situation
– Quel est le délai écoulé depuis le ou les rapports à risque ?
– Existe-t-il des signes de grossesse, comme un retard de règles ou un test positif ?
Les traitements en cours
– Utilisez-vous une contraception régulière ? Laquelle ?
– Prenez-vous actuellement d’autres traitements ou en avez-vous arrêtés depuis moins de 4 semaines ? Pour le vérifier, une consultation du dossier pharmaceutique ou du dossier médical partagé peut être utile.
Les antécédents médicaux
– Êtes-vous insuffisant hépatique sévère ou souffrez-vous d’une maladie chronique de l’intestin ?
– Présentez-vous un asthme sévère traité par des corticoïdes oraux ?
– Avez-vous un antécédent de grossesse extra-utérine ou de salpingite ?
Autres
– Allaitez-vous actuellement ?
– Y a-t-il un risque de transmission d’infections sexuellement transmissibles lié au statut sérologique du ou des partenaires inconnu ou douteux pour les hépatites B et C, le VIH, la syphilis, etc. ?
La prise en charge
Une contraception d’urgence hormonale peut être délivrée en cas de rapport non protégé ou de risque d’échec d’une méthode régulière telle qu’une rupture de préservatif, un oubli de pilule, un retrait de l’anneau ou du patch au-delà des délais autorisés.
La dispensation est possible quel que soit le moment du cycle et même si une contraception d’urgence a déjà été administrée récemment.
Fiche technique
Molécules disponibles
– Lévonorgestrel dosé à 1,5 mg, progestatif.
– Ulipristal acétate dosé à 30 mg, modulateur sélectif des récepteurs à la progestérone.
Mode d’action : suppression du pic de d’hormone lutéinisante (LH) nécessaire à l’ovulation (si elle n’a pas encore eu lieu).
Efficacité : évaluée entre 50 à 85 %, d’autant plus importante si la prise est précoce.
Alternative : le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre est la 3e méthode de contraception d’urgence, efficace à quasi 100 % s’il est posé dans les 120 heures après le rapport à risque par un médecin ou un sage-femme.
Attention
Si le premier rapport à risque a eu lieu il y a plus de 120 heures (5 jours) ou si une grossesse avérée est en cours, une consultation médicale est nécessaire.
Vigilance
En cas d’insuffisance hépatique sévère, une consultation médicale est recommandée.
Lors de syndrome de malabsorption sévère (notamment dans le cadre d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin) ou de prise d’un inducteur enzymatique puissant du cytochrome P450 (par exemple, millepertuis, carbamazépine, ritonavir, phénobarbital) dans les 4 semaines précédentes, une consultation médicale est préférable car il existe un risque de moindre efficacité de la contraception d’urgence. L’utilisation d’un dispositif intra-utérin au cuivre est préférable.
© DRLa délivrance
Délivrance gratuite sans obligation de présenter une ordonnance et sans avance de frais quels que soient l’âge, le genre et la molécule.
Personnes majeures : présentations de la carte Vitale, d’une attestation de droits ou de la carte d’aide médicale de l’État (AME).
Personnes mineures : consentement parental et preuve de minorité non nécessaires, délivrance et facturation anonyme possible.
Entretien dans une zone de confidentialité souhaitable.
Remise systématique de la brochure et de la carte « La contraception d’urgence », disponibles sur le site du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), cespharm.fr. Le support, qui est décliné pour les territoires d’outre-mer, inclut des contacts pour plus d’informations.
Conseils associés
Mode d’emploi
Administration d’un comprimé unique avec un peu d’eau dans un délai le plus court possible. En cas de prise concomitante d’un inducteur puissant du cytochrome P450 dans les 4 semaines précédentes, une double dose peut être conseillée. Renouveler la prise à la même posologie en cas de vomissement ou de fortes diarrhées dans les 3 heures suivantes. Ne pas prendre ensemble les deux molécules de contraception d’urgence (lévonorgestrel et ulipristal) en raison d’un antagonisme d’action qui peut diminuer leur effet respectif.
Contraception régulière
Sous contraception hormonale : la poursuivre normalement et utiliser un contraceptif mécanique jusqu’au retour des règles et, dans tous les cas, durant 14 jours en cas de prise d’ulipristal.
Sans contraception : conseiller une consultation médicale pour déterminer une méthode adaptée, remettre le dépliant « Question contraception » (en PDF), disponible sur cespharm.fr.
Effets indésirables
Maux de tête, douleurs abdominales, vertiges, nausées, vomissements, tensions mammaires et perturbations du cycle (règles avancées ou retardées, moins ou plus abondantes) sont fréquents.
Surveillance
La méthode n’est pas efficace à 100 % : surveiller le retour des règles et les signes éventuels de grossesse. Faire un test de grossesse au moindre doute.
Risque d’infections sexuellement transmissibles
Consultation conseillée chez un médecin, dans un laboratoire d’analyse médicale ou dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd).
Sources : « Contraception, recommandations pour la pratique clinique du CNGOF », Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), 2018 ; « Contraception hormonale d’urgence contenant du lévonorgestrel : nouvelle recommandation pour les utilisatrices de médicaments, ou produits à base de plantes, inducteurs enzymatiques », Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, 2017 ; base de données publique des médicaments ; « L’utilisation de la contraception d’urgence en France métropolitaine en 2016 : niveau et déterminants », Bulletin épidémiologique hebdomadaire n° 29, 25 septembre 2018.
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