La codéine comme antalgique : indications, posologie et contre-indications

© Getty Images

La codéine comme antalgique : indications, posologie et contre-indications

Publié le 24 septembre 2025
Par Marianne Maugez
Mettre en favori

Il s’agit d’un analgésique opioïde à action centrale qui agit principalement comme agoniste pur des récepteurs morphiniques μ. La codéine est utilisée chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans pour le traitement des douleurs aiguës d’intensité modérée qui ne peuvent pas être soulagées par d’autres antalgiques.

Bon usage du traitement

Il convient d’adapter la posologie des traitements à base de codéine à l’intensité de la douleur et à la réponse clinique de chaque patient. La plus faible dose efficace doit être utilisée pour la durée la plus courte possible.

Chez l’adulte et l’enfant à partir de 15 ans, la posologie recommandée est de 20 à 30 mg 1 à 4 fois par jour, en respectant un intervalle de 4 à 6 heures entre 2 prises. La dose maximale est de 60 mg par prise et de 240 mg par 24 heures.

Chez le sujet âgé, la posologie initiale doit être diminuée de moitié. Une augmentation des doses est ensuite envisageable en fonction de la tolérance à la molécule.

Chez l’enfant de 12 à 15 ans, la posologie dépend du poids du patient. Elle varie de 0,5 à 1 mg/kg, à renouveler au maximum 4 fois par jour avec un intervalle de 4 à 6 heures entre les prises.

Une autre indication

La codéine peut également être employée pour ses propriétés antitussives en cas de toux d’irritation. Les restrictions d’utilisation sont les mêmes que dans l’antalgie.

La codéine est soumise à prescription médicale obligatoire même dans le cadre de la prise en charge d’une toux.

Codéine : quelles contre-indications ?

La codéine ne doit pas être utilisée chez les enfants de moins de 12 ans en raison de la métabolisation variable et non prédictive dans cette population de la codéine en morphine.

Publicité

Son utilisation est contre-indiquée en cas d’allaitement, chez les patients asthmatiques et insuffisants respiratoires, quel que soit le degré de l’insuffisance respiratoire.

Chez les patients de moins de 18 ans, la codéine est contre-indiquée après une amygdalectomie ou une adénoïdectomie.

Vigilance

Une utilisation répétée peut entraîner une accoutumance, une dépendance physique et psychologique, ainsi qu’un trouble de l’usage. En présence de tels facteurs de risque, le traitement doit se faire sous surveillance médicale étroite.

La codéine est susceptible de diminuer le seuil épileptogène, elle doit être utilisée avec prudence chez les patients épileptiques.

Même en respectant les recommandations, la codéine peut entraîner des effets de type somnolence et vertiges, et peut donc diminuer les réactions des conducteurs de véhicules.

La prescription concomitante avec des sédatifs tels que les benzodiazépines augmente le risque de somnolence, de dépression respiratoire et peut conduire à un coma, voire à la mort.

Chez le patient cholécystectomisé, la codéine peut provoquer un syndrome douloureux abdominal aigu évoquant une origine biliaire ou pancréatique, le plus souvent associé à des anomalies biologiques. En outre, des troubles mictionnels à type de dysurie ou encore de rétention urinaire peuvent être observés, notamment chez les personnes âgées (prudence en cas d’adénome de la prostate).

Codéine : prévenir les effets indésirables

L’arrêt brutal du traitement peut entraîner un syndrome de sevrage lors d’une utilisation prolongée à dose élevée. Favoriser un arrêt progressif des doses.

La constipation est un effet indésirable fréquent. Les patients doivent surveiller leur transit et, si possible, adapter leur activité physique et leur alimentation pendant le traitement.

Réglementation

Depuis le 1er mars 2025, les médicaments contenant de la codéine sont assimilés stupéfiants. Ils doivent être prescrits sur une ordonnance sécurisée en toutes lettres. La durée de prescription est limitée à 12 semaines de traitement.